Patricia ROCHWERT-ZUILI

Avant-propos

Ce premier numéro de L’Entre-deux rend compte de la thématique centrale de la revue et de sa vocation pluridisciplinaire et internationale.

Intitulé « Correspondances et paysages : premiers regards sur l’entre-deux », il regroupe deux dossiers.

Le premier, L’écrit des femmes en Europe (Moyen Âge-Époque moderne), réunit les communications présentées à l’Université d’Artois le 22 avril 2015 lors d’une journée de séminaire doctoral destinée à poser les fondements d’un programme international sur la correspondance des femmes regroupant des historiens, des littéraires, des philologues et des linguistes. Ainsi cette rencontre a-t-elle été suivie d’un colloque international (Lettres de femmes dans l’Europe médiévale – XI^e-XV^e s.) organisé par l’Université d’Artois (Textes & Cultures, EA 4028), l’Université Paris-Sorbonne (CLEA, EA 4083), l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 (LECEMO, EA 3979), l’Université Complutense de Madrid (Proyecto « Prácticas de comunicación y negociación en las relaciones de consenso y pacto de la cultura política castellana, ca. 1230-150 » HAR2013-42211-P de la Secretaría de Estado de Investigación, Desarrollo e Innovación, Programa Estatal de Fomento de la Investigación Científica y Técnica de Excelencia), en collaboration avec l’Université de Porto (SMELPS/IF/FCT, Seminàrio Medieval de Literatura, Pensamento e Sociedade, Instituto de Filosofia) et avec le soutien de la Casa de Velázquez, qui s’est tenu à Madrid (Casa de Velázquez) du 23 au 25 mai 2016.

Le second dossier, Traversées des paysages : identités et territoires en Amérique latine, recueille les actes d’une journée d’études qui s’est tenue à l’Université d’Artois le 2 février 2016 dans le cadre du programme « Écritures du voyage » mené depuis 2014 par Textes & Cultures en collaboration avec le laboratoire de géographie Discontinuités (U. d’Artois, EA 2458 http://discontinuites.univ-artois.fr) et le laboratoire Analyses Littéraires et Histoires de la Langue (ALITHILA, U. Lille 3, http://alithila.recherche.univ-lille3.fr).

Je remercie les coordinateurs de ces deux dossiers, les auteurs et les membres du comité éditorial de la revue d’avoir contribué à la création de ce premier numéro.

Mes remerciements vont aussi tout particulièrement à Théodore Blatz, webdesigner créatif, grâce à qui L’Entre-deux a vu le jour, et qui a doté la revue de dispositifs interactifs innovants.

Enfin, je remercie l’ancienne directrice de Textes & Cultures, Claudine Nédelec, la directrice actuelle, Anne-Gaëlle Weber, et la présidence de l’Université d’Artois de m’avoir soutenue dans cette entreprise.

Ce deuxième numéro de L’Entre-deux réunit deux dossiers consacrés à la réception et la reconstitution des grandes figures et des événements du passé dans la littérature et les arts du Moyen Âge à nos jours.

Intitulé « Figures antiques ambiguës : le sexe et la mort, l’art et les monstres », le premier dossier, coordonné par Claudine Nédelec, rassemble les communications présentées le 9 avril 2014 et le 14 avril 2015 dans le cadre du séminaire interdisciplinaire « Réception de l’Antiquité » organisé par Textes & Cultures au sein de la formation doctorale de l’ED SHS Lille Nord de France. La réflexion menée par les chercheurs vise à montrer que l’héritage mythologique antique ne se résume pas aux figures incarnant les critères du Beau « classique ». À travers les différentes études proposées, on voit en effet comment les figures hybrides, transgressives, parfois monstrueuses, de l’Antiquité ont aussi nourri l’imaginaire et la pensée des écrivains et des artistes, et ce depuis le Moyen Âge jusqu’à aujourd’hui, car leur complexité et leur ambiguïté ont permis la mise en textes (et en « images ») de questions esthétiques et existentielles majeures.

Le deuxième dossier, coordonné par Caroline Lyvet, Patricia Rochwert-Zuili et Sarah Voinier, s’intitule « Entre Histoire et fiction : le roman historique contemporain sur l’Espagne du Moyen Âge à nos jours ». Il recueille les études présentées le 12 mai 2017 à l’Université d’Artois lors d’un séminaire doctoral. Il s’agissait, dans le cadre de cette manifestation, de poser les fondements d’un nouveau programme de recherche consacré à la réécriture du passé dans le roman historique, et de déterminer les caractéristiques et les enjeux de textes qui, quoique fictionnels, puisent leur matière dans l’Histoire de l’Espagne. Comment l’Histoire s’insère-t-elle dans l’histoire ? Grâce à quels outils ? Quels procédés ? Comment les contraintes du genre romanesque obligent-elles à composer avec l’Histoire ? Et inversement, comment les événements du passé impriment-ils leur marque dans les choix d’écriture romanesque et dans les procédés esthétiques ? Quelles perspectives de recherche ces textes contemporains offrent-ils aux spécialistes de l’Espagne du passé ? Autant de questions auxquelles les chercheurs ont tenté d’apporter des réponses en s’intéressant aux choix opérés par les auteurs et au traitement qu’ils réservent aux sources historiques.

Ce troisième numéro de L’Entre-deux rassemble les communications du colloque « Les oiseaux, de l’animal au symbole » organisé par Anne-Gaëlle Weber et Myriam White-Le Goff à l’Université d’Artois du 31 mai au 2 juin 2017.

L’objet de cette rencontre pluridisciplinaire réunissant des enseignants-chercheurs spécialistes de littérature, d’histoire et des arts, des ornithologues, ainsi que des artistes qui ont donné un concert au cours duquel ils ont reproduit des chants d’oiseaux, était de poser les fondements d’une réflexion fondée à la fois sur la connaissance savante de l’oiseau et sa représentation symbolique en articulant discours littéraires, historiques, artistiques et savants. Ainsi se côtoient, dans ce beau dossier agrémenté de toute une série d’images, des études offrant divers types de représentations de cet animal situé, par nature, entre le ciel et la terre, et pouvant aussi être appréhendé dans son altérité par rapport à l’homme, ou comme une part de l’homme.

Dans ce quatrième numéro, L’Entre-deux accueille deux dossiers issus de travaux menés, d’une part, au sein de l’Université de Caen Normandie et, d’autre part, à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis, liés aux notions d’espace, de déplacement, de transfert et de voyage.

Le premier dossier, intitulé « Le dépaysement dans la littérature et le cinéma aux XX^e et XXI^e siècles » et coordonné par Marie-Hélène Boblet et Marie Hartman, présente une réflexion sur le déplacement physique et le décentrement mental qu’impliquent le dépaysement, et sur la mise en récit, en voix et en scène de cette expérience. Les articles présentés donnent ainsi à lire la variété des approches de cette notion, esthétiques – poétiques, romanesques, dramatiques et cinématographiques –, mais aussi ethnologiques, anthropologiques et ontologiques. Loin de se limiter à la géographie, la notion apparaît comme un carrefour de champs disciplinaires dont rend compte la richesse des réflexions proposées ici.

Coordonné par Daniel Lecler et Arturo Sánchez Mercadé, le second dossier, intitulé « Diario de un poeta recién casado de Juan Ramón Jiménez : un poemario entre dos aguas » est consacré à une œuvre écrite par le poète andalou en 1916, à partir de notes et de textes produits lors de son voyage et de son séjour aux États-Unis. Les auteurs des articles s’intéressent ici à la notion d’entre-deux qui caractérise l’ensemble des poèmes en portant une attention particulière aux influences étrangères, à la dualité entre les éléments narratifs et lyriques, aux liens entre poésie et peinture, ou encore, aux métamorphoses de la voix poématique ; autant de traits qui font de ce recueil, nourri par l’expérience du voyage et la rencontre avec l’autre, une œuvre marquée par la perméabilité des frontières.

Ce cinquième numéro, intitulé « Michèle Gazier : une traversée des frontières », inaugure, au sein de L’Entre-deux, la collection Présences contemporaines, qui paraîtra tous les deux ans et portera sur un auteur ou un artiste. Les contributions, réunies par Isabelle Roussel-Gillet et Évelyne Thoizet (Université d’Artois), sont consacrées à Michèle Gazier, critique littéraire, traductrice, romancière et éditrice, dont la production traverse les frontières séparant les langues, les genres littéraires, ainsi que la lecture critique et la création. La réflexion est centrée sur l’œuvre critique et fictionnelle de cette auteure, notamment sur les articles qu’elle a publiés dans Télérama, sur les liens qu’elle a tissés avec d’autres écrivains tels que Nathalie Sarraute ou Jean-Marie Le Clézio, ou encore sur les thèmes du silence, du secret et de la filiation qui parcourent son œuvre romanesque. Le dossier contient également une conversation inédite entre l’écrivain Jean-Noël Pancrazi et Michèle Gazier, un entretien avec Cécile Ladjali et une revue de presse réunissant quelques articles publiés dans Télérama. Au plus près de la thématique de l’entre-deux, Présences contemporaines 1 présente donc un dossier riche et varié, abordant la question de la création sous diverses facettes.

Ce sixième numéro de L’Entre-deux accueille trois dossiers qui, quoique portant sur des aires géographiques et des époques différentes, témoignent de la richesse des réflexions que peut susciter la question de l’entre-deux.

Intitulé « Le prosimètre au XVII^e siècle, un ‘ambigu de vers et de prose’ », le premier dossier, coordonné par Claudine Nédelec (U. d’Artois) et Marie-Gabrielle Lallemand (U. de Caen Normandie) propose une réflexion sur le mélange de vers et de prose dans la littérature du XVII^e s. Les contributions s’attachent à la forme que prennent ces interactions, à leurs caractéristiques, leur signification et leurs fonctions, notamment à partir de problématiques d’ordre éditorial, esthétique ou idéologique.

Coordonné par Lise Demeyer et Florence Toucheron (U. du Littoral Côte d’Opale), le deuxième dossier porte sur les « Représentations de la mer dans le monde hispanique (XVI^e-XVIII^e s.) ». Analysé selon une approche littéraire ou historique, l’élément marin révèle ici diverses facettes de la production hispanique de l’époque coloniale, en se parant d’une symbolique reflétant la perméabilité des frontières, exprimant les déconvenues des naufragés, la peur ou la mélancolie, et portant aussi la marque des conflits politiques ou religieux

Le troisième dossier, coordonné par Sandrine Marchand (U. d’Artois), est consacré à la littérature taïwanaise. Intitulé « Cultures de l’océan et de la terre : l’écolittérature à Taïwan » il présente, sous l’angle de l’écocritique, le rapport au monde et à la nature de divers auteurs contemporains, qui abordent avec une sensibilité et une vision marquées par la multiculturalité et le multilinguisme, des questions de type littéraire, linguistique, social ou identitaire.

Pour son numéro 7, L’Entre-deux accueille à nouveau trois dossiers, qui témoignent de l’attractivité de la revue et de la place qu’ont trouvée en son sein certaines thématiques.

Intitulé « Écrire le voyage centrifuge : actualité des écritures migrantes », le premier dossier, coordonné par Odile Gannier et Véronique Magri (U. Côte d’Azur), porte en effet sur la littérature de voyage, et en particulier sur le thème de la migration. À travers l’analyse riche et précise de quelques récits contemporains de l’exil, les auteurs s’intéressent à des questions telles que le décentrement, le passage, l’entre-deux, la traversée, mais aussi la rupture, le déchirement ou encore la difficulté à s’enraciner dans un pays étranger.

Dirigé par Camilo Bogoya et Nicolas De Ribas (U. d’Artois), le dossier intitulé « Voyages en terres néo-grenadines : de la réalité à la fiction (XVIII^e-XXI^e siècles), est consacré à la perception qu’ont les voyageurs des paysages de la Nouvelle-Grenade et de la Colombie. On y découvre les différents regards que les auteurs des récits de voyage portent sur un paysage qui les surprend par sa démesure et son exotisme, mais aussi, la forme codifiée que prennent ces textes. Ainsi se pose une question déterminante et très actuelle : celle du rapport entre littérature et paysage, et plus largement, du lien de l’individu avec la Nature.

Enfin, le troisième dossier, coordonné par Caroline Lyvet, Patricia Rochwert-Zuili et Sarah Voinier (U. d’Artois) prolonge une réflexion – initiée au sein du deuxième numéro de L’Entre-deux – sur les romans historiques contemporains consacrés à l’Espagne médiévale et moderne. Il s’agit ici de mettre en lumière les particularités de la biographie romancée portant sur des personnages historiques ou des auteurs célèbres. Centrées sur la question du rapport entre Histoire et fiction, les études présentées permettent ainsi de distinguer une série de procédés et de stratégies littéraires communs, mais aussi de repérer des variantes liées au projet des écrivain(e)s et touchant aussi à des questions de genre.

Intitulé « Écritures et représentation de l’intime », le premier dossier, coordonné par Mireille Demaules et François Raviez, propose une plongée dans les manifestations de l’intime depuis l’Antiquité – c’est-à-dire avant même l’apparition de cette notion – jusqu’au XXI^e siècle, à travers le croisement de perspectives littéraires, esthétiques, anthropologiques et psychanalytiques. Les contributions portent sur les éléments qui dénotent une « impression » ou des « effets » d’intimité révélant parfois un entrelacement ou une opposition entre la sphère du public et du privé, entre l’histoire sociale et l’histoire personnelle. De même abordent-elles la question des supports – textuels, iconographiques – de cette « intériorité » qui prend forme sous le regard de l’Autre mais aussi dans le rapport à soi-même.

Coordonné par Jaime Céspedes le deuxième dossier, « El franquismo en la novela gráfica (2000-2020) », présente les résultats d’une réflexion consacrée à la reconstitution de l’histoire du franquisme dans la bande dessinée contemporaine. Fondés sur l’analyse des enjeux socio-culturels, mémoriels et didactiques des œuvres ainsi que sur celle des procédés d’articulation entre texte et images, les articles de ce dossier montrent comment les dessinateurs et les scénaristes redonnent vie à certaines figures de la période franquiste, telles que des dessinateurs, des médecins, des combattants de la Guerre civile ou des militantes et mettent au jour diverses représentations de l’oppression franquiste, comme celle des orphelins de l’Auxilio Social, des femmes, des prisonniers ou des homosexuels.

Le troisième dossier, intitulé « Trangresión de la norma en Juan Ramón Jiménez » et coordonné par Daniel Lecler et Arturo Sánchez Mercadé, s’incrit dans la continuité de celui qui était paru dans le numéro 4 de L’Entre-deux de décembre 2018 en proposant une nouvelle approche de l’œuvre du poète andalou. Il s’agit ici de mettre en valeur la liberté créatrice de Juan Ramón Jiménez non seulement à travers les thèmes qu’il aborde mais aussi les formes qu’il adopte. Les auteurs s’attachent ainsi aux idées « hors normes » véhiculées par les textes juanramoniens sur le monde, la société, la philosophie, la religion ou la création poétique tout en distinguant les divers procédés de transgression mis en œuvre, tels que le détournement, le paradoxe, l’antithèse, la contradiction ou la surprise.

Patricia ROCHWERT-ZUILI

Avant-propos

Ce neuvième numéro de L’Entre-deux est le deuxième volet de la série « Présences contemporaines » consacrée à des auteurs ou des artistes contemporains et coordonnée par Isabelle Roussel-Gillet et Évelyne Thoizet (Université d’Artois). Intitulé « Jean-Philippe Toussaint en coulisses : making of, expérimentations, décalages », le dossier proposé revient en particulier sur deux éléments majeurs de la production littéraire et artistique de ce romancier, essayiste, photographe, cinéaste ou encore commissaire d’exposition : la coulisse et le décalage. Les articles sont ainsi répartis en trois ensembles – Expériences des décalages spatio-temporels, Expérimentations muséales de Jean-Philippe Toussaint et Coulisses de l’écriture – qui permettent de prendre toute la mesure d’une production riche et originale, s’inscrivant, à travers une palette de procédés et de supports variés, dans l’ultra-contemporanéité.

Patricia ROCHWERT-ZUILI

Avant-propos

Composé de trois dossiers, le numéro 10 de la revue L’Entre-deux accueille pour la première fois des travaux proposant des approches croisées entre universitaires et professionnel·le·s du secteur médico-social.

Coordonné par Florent Moncomble, le dossier intitulé « Cures de langage(s) » regroupe en effet une série d’articles sur les troubles du langage mêlant réflexion théorique et pratique scientifique. Les études présentées visent à évaluer certaines difficultés langagières et à distinguer des pistes d’apprentissage, de rééducation et de remédiation dans divers cas : troubles orthophoniques, dyslexie, autisme, TSA, dépression ou encore surdité.

Le deuxième dossier, « À la recherche d’un passé lointain : histoire nationale et identité dans le roman historique contemporain », est dirigé par Caroline Lyvet, Patricia Rochwert-Zuili et Sarah Voinier. Il s’inscrit, quant à la lui, dans le droit fil des travaux consacrés au roman historique publiés dans les numéros 2 (2) et 7 (3) de la revue. La réflexion est centrée ici, plus particulièrement, sur la récupération et la préservation d’une histoire et d’un patrimoine nationaux ainsi que sur l’expression de l’identité dans les textes. Le dossier propose également un entretien avec les auteurs.trices José Luis Corral, Alejandro Corral, José Calvo Poyato et Suzanne Varga.

Dirigé par Mireille Demaules, Isabelle De Peretti et Isabelle Olivier, le troisième dossier, « Littérature et culture médiévales dans l’enseignement secondaire : quelles voies pour un renouveau », recueille un ensemble de réflexions d’ordre théorique et didactique sur les voies de transmission de la culture médiévale à un jeune public. Les diverses contributions mettent en lumière les spécificités des programmes scolaires, les particularités et les défauts des manuels et les solutions envisageables pour renouveler l’enseignement du Moyen Âge, notamment à travers le choix des œuvres, l’exploitation de supports différents – traductions en français moderne,  ouvrages pour la jeunesse –, ou le recours aux productions audiovisuelles et aux nouvelles technologies.

Patricia ROCHWERT-ZUILI

Avant-propos

Consacré presque exclusivement aux études hispaniques, ce numéro 11 accueille deux dossiers accompagnés, pour la première fois depuis la création de L’Entre-deux, de varia où figurent deux contributions spontanées, l’une portant sur la poésie de Juan Ramón Jiménez et l’autre présentant une comparaison entre la geste française et la geste serbe.

Le dossier intitulé « Hommes de sciences et ingénieurs dans l’Espagne et l’Amérique des Lumières : étude d’un savoir-faire culturel », coordonné par Marie-Hélène Garcia et Nicolas De Ribas, présente une série de réflexions sur le développement des sciences et les apports de plusieurs figures scientifiques ayant marqué le XVIII^e siècle, telles que Cavanilles, Dombey, Flores, Malaspina, Raimondi, ou encore Jorge Juan dans le domaine militaire. La diversité des études proposées permet de mesurer le goût de la découverte qui anime les hommes de cette période, l’importance que revêt le progrès en Espagne et en Amérique latine et l’ampleur des réseaux scientifiques qui se tissent.

Coordonné par Camilo Bogoya, Sebastián García et Santiago Uhía, le deuxième dossier, intitulé « Miscelánea Colombia. Poéticas, vituperios y polémicas en torno a la literatura colombiana contemporánea » comporte à la fois des travaux consacrés à la prose et la poésie colombiennes contemporaines et des réflexions d’auteurs. De ce dialogue entre étude et création naît tout un pannel de thématiques – esthétique de l’insulte, différence entre mythe et fiction, questionnement sur la « chute de l’homme », question du journalisme en Colombie, recours à l’autofiction ou encore représentation de l’homosexualité – qui révèlent la richesse de ce croisement entre la voix des auteurs et celle des chercheurs.

Patricia ROCHWERT-ZUILI

Avant-propos

Le numéro 12 de L’Entre-deux accueille deux dossiers où, une fois encore, se mêlent diverses approches pluridisciplinaires de questions renvoyant aux notions clés de la revue : celles du mélange, du croisement, ou encore des liens entre deux « mondes ».

Coordonné par Justine Jotham, Patrycja Kurjatto-Renard et Romain Magras, le premier dossier, intitulé « Métissages », est issu de travaux menés au sein de l’Université du Littoral Côte d’Opale.  Les études, consacrées en particulier au métissage linguistique en littérature et à la fictionnalisation du métissage montrent à quel point cette thématique, articulant mixité et tension, peut être riche et porteuse.

Intitulé « Sensibilités végétales : par-delà art et nature », le deuxième dossier est dirigé par Florence Gaiotti, Sandrine Marchand, Isabelle Roussel-Gillet et Anne-Gaëlle Weber. Menées par des enseignants-chercheurs en littérature et en arts mais aussi par des scientifiques et des architectes paysagistes, les réflexions proposées invitent à porter un nouveau regard sur les rapports sensibles au monde, sur la perception qu’ont les auteurs et les artistes de la nature végétale et sur la façon dont ils nous incitent à la voir ou à la toucher.

Patricia ROCHWERT-ZUILI

Avant-propos n°13

Composé de deux dossiers, le numéro 13 de L’Entre-deux révèle, une fois de plus, la richesse et le caractère novateur des travaux pluridisciplinaires que mènent les membres de Textes & Cultures en collaboration avec d’autres centres mais aussi avec des auteurs et des artistes.

Intitulé « Imaginaires contemporains de la cathédrale », le dossier coordonné par Brigitte Poitrenaud-Lamesi (Université de Caen Normandie, Laslar, UR 4256) et Myriam White-Le Goff (Université d’Artois, Textes & Cultures, UR 4028), propose une série d’études originales, partant des émotions, débats et réflexions suscitées par l’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019, sur la place de la cathédrale dans l’imaginaire collectif. Croisant les textes et les images, les travaux présentés mettent brillamment au jour les différentes représentations de cet élément patrimonial et mythologique aux XX^e et XXI^e siècles tout en en déterminant les significations et les enjeux. À cette réflexion sur la « fabrique » de la cathédrale s’ajoute un entretien avec l’historien et romancier espagnol José Luis Corral, auteur du Nombre de Dieu.

Le deuxième dossier, dirigé par Martine Lavaud (Université d’Artois, Textes & Cultures, UR 4028) et portant le titre « Portraits fugitifs et naissance du mouvement : l’artiste et l’écrivain à l’aube de l’instantané et du cinématographe (1880-1927) » et est une plongée passionnante dans l’univers des portraits animés d’écrivains et d’artistes au tournant des XIX^e et XX^e siècles. Mêlant, dans une perspective résolument transdisciplinaire où texte et image se nourrissent l’un l’autre, les approches de spécialistes de la littérature, de la photolittérature, du portrait, de la photographie ou encore du cinéma, il décrypte avec une grande précision les mécanismes mémoriels mis en œuvre dans ces images fugitives et en dégage les codes et le sens profond.

Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne lecture et remercie le secrétariat de rédaction pour son aide au stylage ainsi que Hereiti Branellec, Marine Hennequin et Laurisse Lefèvre qui, dans le cadre de leur stage de Master 1 Recherche LLCER, ont aussi participé activement à la préparation des textes.