Le roman monumental Notre-Dame-de Paris de Victor Hugo publié en 1831 nous informe au livre 5, chapitre 2 que « le genre humain a deux livres, deux registres, deux testaments, la maçonnerie et l’imprimerie, la bible de pierre et la bible de papier »1.
Les réactualisations de ce monument de pierre par les bandes dessinées sont, quant à elles, bien plus légères de par leur forme et leur univers graphique et visent à la simplicité. Nombre d’entre elles font montre d’un esthétisme particulier et d’une plongée dans un passé revisité. Pour analyser les discours et la transmission des représentations de ces cathédrales à l’intention des jeunes et des enfants, nous allons évoquer, à partir d’un échantillon représentatif, emblématique du lien particulier qui se noue aujourd’hui entre la bande dessinée et les cathédrales, les multiples réécritures, constructions et reconstructions historiques, architecturales et sémantiques présentes dans le 9ème art aujourd’hui.
Nous avons ainsi retenu pour la constitution de notre corpus, cinq bandes dessinées figurant sur le parvis de Notre-Dame dans le cadre de la reconstruction du monument religieux2 écrites par Zeina Abirached, Adjim Danngar, Sandrine Martin, Mathieu Sapin et François Schuiten. À cela s’ajoutent quatre bandes dessinées, deux pour adolescents, l’une sur la cathédrale de Strasbourg3, l’autre sur la cathédrale de Metz4, deux pour enfants, l’une regroupant notamment deux cathédrales sous l’appellation Les plus beaux lieux saints en BD5,dont celles de Notre-Dame de Paris et Saint Jacques de Compostelle, et une bande dessinée intitulée Croisades et cathédrales6.
Pour guider la réflexion sur le lien qui unit monument de pierre et bande dessinée, la notion de sublime, telle que caractérisée par Kant dans sa Critique du Jugement de 1790, servira de base théorique. En effet, le philosophe développe une réflexion autour de deux catégories, le sublime mathématique et le sublime dynamique, dont nous nous servirons pour éclairer le propos qui suit. Bien qu’il avance que le sublime ne peut être possible dans l’art7, nous avons choisi de revenir sur ces catégorisations. Ainsi, le sublime, pour lui, n’est tout d’abord pas inhérent à l’objet observé, mais plutôt au sujet observateur : il est un « sentiment où l’esprit humain réfléchit sur sa propre destination »8. En tant que l’homme, à travers lui, peut mesurer l’infinie petitesse de ses forces matérielles, le sublime est à l’origine du sentiment religieux et ce sentiment est indissociable du sentiment proprement moral. Par « sublime mathématique », Kant entend « ce qui est grand absolument […], ce qui est grand au-delà de toute comparaison »9, grandeur qui se mesure, selon lui, « intuitivement », en dépit du mot « mathématique » qui suppose l’existence d’unités existantes en dehors de l’être humain : il y distingue les objets dont la pluralité fait la grandeur et ceux dont la grandeur dépend de l’unité (de mesure). Le « sublime dynamique », de son côté, se définit, dans la philosophie kantienne comme la grandeur en mouvement perçue comme puissance10 « par le spectacle du chaos, des désordres les plus sauvages et de la dévastation »11.
Il semble alors intéressant de se demander en quoi la simplicité de la bande dessinée permet paradoxalement d’exprimer le sublime ou, plus précisément, les sublimes de la cathédrale, à savoir comment les sublimes mathématique et dynamique dans ces œuvres permettent l’expression des sentiments de l’homme, sujet de la contemplation des cathédrales.
Guidées par les angles adoptés dans ces projets artistiques divers, il nous semble intéressant de réfléchir à la représentation, très géométrique d’abord, puis temporelle des cathédrales pour interroger tout d’abord les visées didactiques de ces bandes dessinées. Ensuite, partant de l’objet, de sa représentation et de son discours sur l’homme, il apparaît nécessaire de se pencher sur l’humanité en marche, le collectif qui, époque après époque, construit et admire le monument de pierre. Enfin, l’expression de l’infini et de la transcendance qui, de façon récurrente, transparaît dans ces bandes dessinées fera l’objet d’une attention particulière.
Dans la bande dessinée intitulée Les plus beaux lieux saints en bande dessinée de Catherine Loizeau, chaque partie consacrée à un monument religieux est introduite par une page documentaire dans laquelle sont avancés des chiffres impressionnants. La partie sur Saint-Jacques de Compostelle, qui s’intéresse plus particulièrement au pèlerinage, donne des précisions chiffrées : « depuis près de 1000 ans », « quatre voies médiévales toujours empruntées par 200 000 pèlerins chaque année »12 ; mais en fait, ce récit se présente davantage comme une quête intérieure, en montrant tous les dangers auxquels sont confrontés les pèlerins (loups, brigands, blessures, montagne et froid). De même, dans la bande dessinée de Zeina Abirached, exposée sur le parvis de Notre-Dame13, le lecteur peut constater la mise en avant des chiffres sous la forme d’une police différente du reste du texte par exemple.
Plusieurs bandes dessinées forcent aussi l’admiration du lecteur par la description du déploiement de ressources humaines mobilisées pour sa construction. La τέχνη, « art » de l’artiste et de l’artisan, à la fois « moyen » et « talent » en grec ancien, déployée de la construction au Moyen-Âge comme lors de toutes les restaurations modernes et contemporaines du monument parisien, est mise à l’honneur dans les planches. Sandrine Martin, dans la deuxième BD du catalogue des planches exposées sur l’Île de la Cité, s’intéresse tout particulièrement, sur quatre pages, au chantier-test des chapelles, et plus précisément, à l’étape du nettoyage des murs, que ce soient des murs peints ou des parements sans peinture, qui a permis de mettre à jour des vestiges inconnus, comme ces fleurs de lys peintes sur certaines pierres. La problématique réside ici sur les choix techniques à opérer selon les buts visés dans le cadre de la restauration faisant suite à l’incendie de 2019. Dans la voûte des chapelles est noté le titre de l’opération ou le lieu, la dessinatrice donne des informations documentaires (La préparation de l’opération, « Notre-Dame de Guadalupe »…) et le nom des artistes-artisans dont l’intervention est représentée (« Maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage », « Restauratrices pierre », « Restauratrices de peintures murales »).
Pour la bande dessinée sur la Cathédrale de Strasbourg, elle est centrée sur les prouesses architecturales de sa construction : les deux tours édifiées en 1365, les milliers de blocs de grès des Vosges acheminés par chariots depuis la carrière d’Haslach comme il est expliqué à un enfant, fils de carriers, qui rêve de voir la cathédrale dont on lui vante la hauteur, la flèche de 142 mètres en fait l’édifice le plus haut d’Europe jusqu’au XIXe siècle. Et tout cela se fait de façon très didactique puisque les jeunes archéologue et dessinatrice, enfermés dans la cathédrale, s’informent par le biais d’une maquette qu’ils complètent peu à peu et qu’ils transportent avec eux dans les différents recoins de la cathédrale. Il s’agit d’une sorte de mise en abyme didactique de leur propre découverte.
Pour exprimer ce qui s’approche du « sublime mathématique » kantien, qui, par son accumulation de chiffres par exemple, pourrait sembler austère, certains bédéistes font le choix d’une approche ludique. Sandrine Martin, avant de s’intéresser aux chantiers-tests des chapelles précédemment mentionnées, crée une longue planche de quatre pages, intitulée « Au cœur du chantier de sécurisation »14. Le format pour lequel elle a opté marque tout d’abord par son originalité : c’est un plan général, horizontal, très large que l’on retrouve souvent dans les incipit de bandes dessinées. Elle y fait figurer les caractéristiques géographiques du chantier pour fait prendre conscience de son ampleur : dans cette optique, aucun trait ne limite, par exemple, l’espace frontière d’une case. Ensuite, les espaces sont représentés par des zones de couleurs titrées et délimitées au sol par des pointillés. En s’ouvrant, ces quatre pages permettent au lecteur de découvrir un jeu de « cherche et trouve », qui va pousser le chercheur dans le détail du dessin, à regarder avec attention les coins et recoins de ce chantier physiquement inaccessible.
L’aspect didactique ludique de la bande dessinée sur la cathédrale de Strasbourg est lui aussi perceptible. Cela tient au fait que le tailleur de pierre Evrard enferme de nuit les héros au sein de la cathédrale, ce qui permet de justifier ensuite l’accès aux différents espaces de celle-ci : l’horloge astronomique, le pilier des Anges, la chaire, pour les plus connus, mais aussi, la crypte, les dédales des coursives extérieures, les fondations, les escaliers en colimaçon, la flèche à laquelle ils vont pouvoir accéder, tout en haut, malgré l’interdiction au public. Tous ces endroits révèlent bien des secrets. C’est par un véritable jeu de piste qu’Evrard, en connaisseur, offre aux jeunes gens une visite hors norme fondée sur un cache-cache dans les coulisses du bâtiment dont on rappelle qu’il s’enracine fortement au sol aussi bien qu’il s’élève dans le ciel. Il faut dire à cet effet que, dès l’incipit, à l’instar de l’énigme lancée par Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris, un secret est d’emblée posé dans un cartouche : « Nous avons pointé cet index vers le ciel afin que le carré se lie au cercle »15 qui trouvera sa résolution à la fin : « Le carré symbolise la matière, la terre. Ses angles rappellent les 4 points cardinaux. Le cercle symbolise l’éternité, la divinité. Ces deux figures sont liées dans la cathédrale »16. Ce jeu d’être enfermé au sein de la cathédrale relève donc d’un fantasme bien ancré puisque les écoliers strasbourgeois ont tous en tête des sujets de rédaction familiers : « Vous êtes enfermés un soir dans la cathédrale de Strasbourg, racontez… ».
Que ce soit dans un présent référentiel ou dans un futur plus ou moins proche, les auteurs de bandes dessinées créent des ponts temporels, souvent vus comme le moyen d’un discours instructif.
Paradoxalement, il semble intéressant de se pencher tout d’abord sur la bande dessinée dont le sujet est la cathédrale de Metz, car le cadre spatio-temporel qui a été imaginé pour introduire la visite de la cathédrale est à la fois le plus original du corpus et celui qui éclaire, à notre sens, le mieux la visée didactique du discours temporel des auteurs. Notre présent y est en effet le passé de la narration, au même titre que la construction du monument, qui est un temps composé pour utiliser une terminologie grammaticale. Le cadre spatio-temporel de la narration, au sens intergalactique et futuriste ici, permet aux auteurs de tenir un discours sur l’humanité, ses qualités et ses défauts. La narration est placée dans un futur apocalyptique : le monument est vidé de ses hommes ; or, les deux personnages principaux formulent précisément un discours sur l’humanité : l’un des personnages principaux, un petit être vert figurant un extra-terrestre venu sur Terre, lance du haut de son étrangeté et d’un air naturellement distancié, « Quel gâchis, ces humains ! Ils avaient du génie et des doigts en or… »17, ce qui dit clairement la visée moralisatrice de la stratégie argumentative adoptée.
La question de la temporalité narrative relève visiblement également d’un choix didactique dans la bande dessinée sur la cathédrale de Strasbourg où l’on oscille entre le présent, édicté par les dialogues dans les bulles des trois personnages contemporains et les sauts dans le passé où l’on découvre les bâtisseurs et les bribes d’histoire sélectionnées au fur et à mesure du temps qui passe (des Celtes à la Libération de Strasbourg). Ces sauts dans le passé sont simplement indiqués par un cartouche : « Sur le chantier au printemps 1263 »18 ou encore « Le matin du 23 octobre 1681 ». L’unité de temps et de lieu du reste de la bande dessinée est assurée par le fait que les personnages passent la nuit dans la cathédrale et qu’aucune autre marque graphique ne montre la rupture temporelle.
Dans Croisades et cathédrales, le choix de la narration est plus spectaculaire et montre que l’on s’adresse sans doute à des enfants plus jeunes : les deux héros se promènent dans les airs faisant un bond pour tomber dans le passé. L’effet « machine à remonter le temps » rappelle un dessin animé de vulgarisation historique des années 1980 qui retrace l’histoire de l’humanité : « Il était une fois l’homme »19 qui se fondait sur une remontée dans le temps. Ici, le télescopage des époques s’opère avec la coexistence dans la même image des personnages du Moyen-Âge rencontrés et des héros qui restent vêtus de la même façon. Soit ils commentent les paysages et lieux traversés, soit ils interrogent des personnages de l’époque. Le code de narration est facile à accepter dans la mesure où le bond dans l’espace et le temps prépare le lecteur à ce croisement narratif. La bande dessinée se termine sur le retour en plein incendie de Notre-Dame de Paris, cette fois-ci les héros philosophent sur les traces du passé et l’impossibilité de retourner dans ce passé, ce que pourtant leurs vêtements actuels démentent…
La question de la destruction aujourd’hui pourrait se poser en ces termes pour le monument, et – surtout – pour l’humanité : un présent ou un futur de la destruction peut-il être à l’origine d’une renaissance ?
Que la stratégie temporelle narrative de l’enchâssement ait été choisie ou pas, le choix d’un personnage médiateur a été adopté. Tel est le parti pris dans la première bande dessinée exposée sur les grilles qui entourent le parvis de Notre-Dame en reconstruction. Adjim Danngar a fait le choix d’un personnage, le seul à prendre la parole pour s’adresser directement au lecteur, une jeune femme dont on ne connaît pas la fonction, mais qui porte un casque chantier et des Équipements de Protection Individuelle. Dans les cases, cette femme s’adresse au lecteur/visiteur, comme le montre ses postures déictiques : elle marche et ses mouvements de bras accompagnent son discours20. De nombreux autres personnages sont représentés, mais ils sont dans l’action et n’interviennent ni auprès du lecteur, ni entre eux. Dans toutes les vignettes où n’intervient pas le « personnage médiateur », se trouvent des cartouches où le narrateur (dessinateur ?) assume des commentaires à visée narrative ou descriptive, comme « vingt-huit cintres en bois sont ainsi posés sous les arcs-boutants »21, « la grue soulève l’ensemble, le cintre et le palonnier »22 et emploie « ainsi » comme un présentatif.
Sandrine Martin, dans la deuxième bande dessinée dont les planches sont exposées sur le parvis de la cathédrale en reconstruction a, elle aussi, choisi un personnage qui travaille sur le chantier, tourné vers le lecteur pour lui donner des explications à la première personne : « nous aspirons d’abord… »23. Enfin, dans la bande dessinée qui célèbre l’anniversaire de la cathédrale de Metz, les scénaristes ont donné la fonction de médiateur à un personnage original, le Graoully, animal mythique sous la forme d’un dragon représenté dans la crypte de la cathédrale et repris par la suite comme symbole sur les blasons des clubs de football, rugby et hockey de Metz. Ce dragon est un animal légendaire issu d’une tradition locale rapportée par Paul Diacre dans ses Gesta episcoporum Mettensium, dès la fin du VIIIe siècle. La légende rapporte que Saint Clément de Metz devenu par la suite premier évêque de la ville, dans sa volonté d’évangéliser la cité, chassa des serpents de l’amphithéâtre où sera édifiée la cathédrale. Il se débarrasser ainsi de leur « chef » dans une geste civilisatrice et destructrice du paganisme : et ce chef, c’est le Graoully, comparé par Rabelais à une « effigie monstrueuse »24, dont l’étymologie est à rapprocher de l’allemand graülich, parfois greulich, qui signifient « atroce ».
Dans toutes les bandes dessinées, les personnages sont créés afin de correspondre à l’empathie fictionnelle requise pour que l’identification avec le jeune enfant ou l’adolescent ait lieu. On trouve un duo garçon / fille dans deux ouvrages. Dans la bande dessinée sur la cathédrale de Strasbourg, une jeune fille des Beaux-Arts et un jeune homme archéologue sont initiés aux secrets du bâtiment par un tailleur de pierre appelé Evrard. Dans la bande dessinée Croisades et cathédrales, une jeune réalisatrice rencontre un passionné d’histoire dans le train. Elle va l’initier au Moyen-Âge et le faire sauter à rebours dans le temps – littéralement puisqu’on les voit passer dans les airs pour se retrouver en habits du Moyen-Âge dans une autre époque. Ils vont visiter des cathédrales comme celle de Reims et refaire toute l’histoire des croisades. Il est intéressant de voir que ce sont des filles qui sont initiatrices et souvent les plus courageuses dans ces deux supports. Dans Croisades et cathédrales sont évoqués Héloïse et Abelard et le rôle de l’éducation des filles, tandis que l’héroïne se permet également une petite diatribe sur la place des femmes dans les sphères de pouvoir25.
Le choix d’un personnage médiateur facilement identifiable est parfois complété par une stratégie de narration enchâssée, ce qui permet d’introduire, en la justifiant, le sujet et l’anecdote.
Ainsi, dans la bande dessinée qui s’intéresse à la cathédrale de Metz, le récit de la visite est enchâssé dans une narration originale. Le Graoully prend en effet en charge la narration, il raconte à l’extra-terrestre arrivé sur terre en 2253 – on est donc dans le futur – toute l’histoire de la cathédrale, de sa construction jusqu’au XXe siècle. Le même choix se retrouve dans Les Plus beaux lieux saints, et plus précisément dans la partie consacrée à Saint-Jacques de Compostelle où un père fait le récit de son pèlerinage à son enfant, récit prétexte à la narration de l’histoire de la cathédrale26. Ce récit est matérialisé par des cartouches qui formalisent le récit-cadre dont le contenu est introduit par des guillemets.
Parfois, ce sont des récits qui sont enchâssés dans le discours sur la cathédrale. Ainsi, dans la bande dessinée sur la cathédrale de Metz, l’anecdote de l’arnaque au Diable27 est prise en charge par le Graoully qui nous renseigne sur l’histoire de l’architecte Perrat. Celui-ci aurait vendu son âme au diable pour construire la cathédrale et résoudre les multiples problèmes de construction rencontrés. En éveillant la curiosité grâce à l’étonnement provoqué par la mention du diable dans un contexte religieux, le recours à l’anecdote devient une stratégie didactique.
Le peuple des ouvriers, médiateurs qui permettent aux visiteurs contemplant les travaux sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris de visiter virtuellement les lieux, sont des personnages très représentés dans les bandes dessinées.
Ainsi, la bande dessinée d’Adjim Danngar, sur le parvis de l’Île de la Cité, se termine sur une planche dans laquelle la cathédrale est représentée au second plan, alors que les êtres humains sont mis en avant. Toujours sur le parvis, il ne nous semble pas anodin que deux des trois planches de la bande dessinée de Mathieu Sapin s’intitulent « Rencontre avec le maître d’ouvrage »28, puis « Rencontre avec le maître d’œuvre »29. Parler de l’édification, de la reconstruction ou de la fonction d’une cathédrale, c’est avant tout parler des êtres humains qui se sont mobilisés, qui s’y sentent investis, et de la symbolique de l’union, de la somme de qualités et forces individuelles qui ont permis d’élever les pierres dans un même élan. Parfois, des individus se détachent.
C’est le cas dans la bande dessinée de Mathieu Sapin qui dépeint un personnage en charge de la reconstruction, le Général Georgelin, de façon volontariste. Celui-ci voit en effet dans cette reconstruction « une aventure collective » et en tant que militaire à la retraite, emploie le champ lexical de l’intervention militaire (« task force »30). La représentation des traits de son visage en gros plan lui donne une force incommensurable et le place en meneur d’hommes.
Enfin, dans la bande dessinée faite par Zeina Abirached figurant sur le parvis de Notre-Dame, un motif naïf de « petits bonhommes » blancs se détache sur un fond noir. Une longue énumération des métiers de bâtisseurs de cathédrale placée en haut de la page résonne avec ces petits bonhommes anonymes, qu’elle qualifie de « magnifique chaîne humaine, chapelet de cœurs »31.
La question de l’effort collectif est aussi abordée dans la bande dessinée sur la cathédrale de Strasbourg à plusieurs reprises, tout d’abord avec l’évocation de la carrière de Haslach, mais aussi lorsque les différents corps de métiers sont montrés, particulièrement lorsque le comptable de l’œuvre Notre Dame, une institution chargée de financer et contrôler la construction, cherche à parler au maître charpentier ou au verrier. De plus, les sculpteurs, bâtisseurs et prédicateurs comme Geiler de Kaysesberg, qui se sont succédé dans la cathédrale, de Klotz à Ensinger, en passant par Jacques de Landshut ou Jean Huel pour la construction de la flèche, sont tous nommés, faisant de ce chantier une ruche remplie de différents génies bâtisseurs structurant les époques.
On peut voir dans la construction du monument une création commune, et donc issue d’une communauté dont le ciment serait la religion d’une part, mais aussi la transmission d’un joyau d’autre part.
Cette transmission et cet héritage sont particulièrement visibles dans les techniques de dessin élues par les dessinateurs. Elles disent leur lien avec le monument et les hommes qui construisent la cathédrale à travers l’adoption de techniques traditionnelles de représentations picturales. La dessinatrice de Croisades et cathédrales choisit très clairement d’orner les cadres de ses pages de frises de fleurons ou d’une frise ornée de fleurs jaunes, sorte de blason formant un tableau dans lequel se trouvent les visages de nos enquêteurs, devenus eux-mêmes glorieux dès lors qu’une pluie de fleurs leur est tombée dessus32.
De plus, ces signes ornementaux peuvent aller jusqu’à l’évocation de moucharabiehs par l’emmêlement des barres métalliques des échafaudages effondrés comme un motif traditionnel des cultures orientales dont Zeina Abirached se revendique dès la première page en faisant référence à Beyrouth, sa ville d’origine, marquée par la destruction lors des événements politiques dans le dernier quart du XXe siècle ou la catastrophe industrielle d’août 2020.
Adjim Danngar choisit, quant à lui, le dessin à la hachure connue dans les gravures du XIXe siècle. Sur la toute première page de sa bande dessinée, elle-même première page du catalogue, il procède à un gros plan sur l’ancienne voûte. La thématique de la destruction transparaît à travers le fait de dessiner l’édifice de façon penchée : la voûte éventrée est représentée par la technique d’ombrage à la hachure traditionnelle constituée de petits traits parallèles qui permettent de figurer les ombres au dessin. Quant au sol et aux murs de la cathédrale, ils sont dessinés avec des hachures différentes, rompant l’ordre traditionnel et formant une impression de chaos.
C’est donc à travers le monument que les individus transmettent leur génie ou plus simplement leur figure devenue immortelle dans la pierre.
Dans la bande dessinée sur la cathédrale de Metz, dans laquelle le Graoully est médiateur, le cartouche d’une des cases indique qu’« il y avait également de généreux donateurs qui en échange de dons importants faisaient figurer leur portrait sur les vitraux »33. Cette représentation d’un individu particulier se retrouve aussi dans les pages des Plus beaux lieux saints consacrées à Notre-Dame de Paris : Jehan, le personnage principal, figure après sa mort dans un vitrail34. Cela rappelle les représentations des artisans, mécènes et autres membres du clergé que l’on veut célébrer ou dont on veut se moquer, dans les bas-reliefs et vitraux des monuments religieux. En passant par l’individu reconnaissable, les représentations humaines, dans les cathédrales, deviennent des portraits d’ancêtres, et le monument représente une part d’un héritage familial.
Cette célébration de la collectivité et des lignées familiales ou professionnelles admirables qui la compose (au sens étymologique du terme : « vers lesquels on peut regarder » parce qu’ils le méritent), laisse aussi place à un discours individuel à la première personne assumé par les auteurs.
La particularité des planches de Zeina Abirached réside, quant à elle, dans sa représentation physique, en introduction et conclusion de sa bande dessinée, dans la cadre d’un discours personnel assumé, comparable à l’esthétique adoptée par Marjane Satrapi dans Persepolis. Et si la cathédrale amputée par les flammes est placée au cœur de la page35, le monument est, en conclusion, figuré, dans son ancien état ou reconstruit puisque la flèche est à nouveau présente dans le cœur de l’autrice.
La contribution autobiograhique de l’artiste d’origine libanaise se voit par les yeux fermés de son visage penseur et rêveur au premier plan. Elle exprime ses pensées personnelles dans des bulles dessinées comme des nuages enfantins. L’image du ciel y est représentée par un fond noir étoilé. On distingue la cathédrale en ruine après l’incendie, puisque sa flèche est détruite. Celle-ci est dessinée en blanc et brille sous la lune.
Une fois le constat de l’expression lyrique fait, il convient de se demander dans quelle mesure il est la tonalité qui correspond le mieux à l’effet désiré : faire naître le sentiment du sublime chez le lecteur. Partant du vertige historique et architectural dans lequel le lecteur est entraîné, le lyrisme nous entraîne dans une alchimie de la destruction qui nous invite paradoxalement à une célébration joyeuse.
Ainsi, dans la bande dessinée qui permet de visiter la cathédrale de Metz, chaque planche est rythmée par un morceau de frise chronologique. Les événements qui y figurent ne sont pas seulement religieux. Ils ont été choisis en piochant dans des références littéraires, politiques, culturelles et scientifiques de façon à montrer le génie de l’être humain et pas seulement l’aventure religieuse.
La cathédrale, en tant qu’œuvre d’art et lieu cultuel s’inscrit dans cette longue lignée. Cette image infinie est aussi perceptible dans la double page que Zeina Abirached consacre au démontage du grand orgue à Paris36. Ayant pour seules limites les bords de la page, dont le bédéiste ne peut s’affranchir, un clavier infini sort de la page d’un côté comme de l’autre et guide le regard et la lecture en délimitant cinq espaces horizontaux, deux espaces occupés par des commentaires, en haut et en bas, et trois zones explicatives.
Dans la bande dessinée sur la cathédrale de Strasbourg, la fresque historique est immense, depuis les Celtes jusqu’au serment de Koufra, en passant par la Réforme, la Révolution, et la Libération de Strasbourg – on peut regretter évidemment qu’on aille un peu vite sur certaines périodes – tandis que Croisades et cathédrales se focalisent sur le XIIe siècle.
Dans le cas de l’incendie de Notre-Dame de Paris, le spectateur est submergé par un sentiment vertigineux : au bord de l’abîme de la destruction d’un tel monument, il éprouve un sentiment assimilable au sublime dynamique, ce qui peut expliquer l’élan de générosité suite à l’émotion éprouvée.
La question de la couleur qui pare la cathédrale de mille feux et la rend à la fois vivante et grandiose est très présente dans l’imaginaire collectif. Il semblerait que le monument se perçoive aussi par son caractère hors du commun du point de vue de sa luminosité.
Deux couleurs reviennent en effet comme des topoï iconiques pour les cathédrales : le rouge et le vert.
La couleur à laquelle les artistes renvoient le plus fréquemment comme transformant un édifice en une œuvre d’art est celle du rouge, où les multiples teintes, de l’orange au rose, unifient la cathédrale en lui donnant un aspect proprement romantique. Ces dégradés de rose et de rouge se retrouvent par exemple dans les tableaux de Caspar David Friedrich ou de William Turner. De plus, pour certains monuments comme la cathédrale de Strasbourg que l’on aperçoit de très loin dans la plaine d’Alsace, la pierre de grès rose accentue cet aspect romantique. Il semblerait que les artistes reconfigurent l’image de la cathédrale en accentuant volontiers cet aspect de chatoiement des couleurs. Le rougeoiement est ainsi le signe de son caractère ostentatoire et de l’attraction du monument.
Dans la planche intitulée « Les cordistes », exposée sur le parvis de la cathédrale parisienne en reconstruction, on perçoit la symbiose des personnages avec le monument, accentuée par la couleur sable rose de la cathédrale : les ouvriers en rappel deviennent des danseurs qui lévitent autour et avec le monument dans un mouvement qui relève du ballet37. La douceur qui monte de cette planche rend l’aspect chorégraphique encore plus évident, mettant en fusion l’homme et le monument. La vue en plongée adoptée ici, depuis une hauteur supérieure à certaines gargouilles, suggère la hauteur et la dangerosité. Les hommes, en uniforme, casque et masque, ces hommes, en équilibre périlleux comme celui qui se trouve en bas à gauche ou celui qui est le plus éloigné du lecteur car plus bas, plus proche du toit en-dessous, ne s’appuient au mur que d’un pied, et ne viennent, au sens le plus propre du terme, qu’à un fil. Quant à la lumière, on ne sait si le rougeoiement est corrosion, vestige de l’incendie ou lumière déclinante d’un soleil couchant, mais cela donne une impression générale d’embrasement.
La couleur verte, pourtant présentée traditionnellement et symboliquement comme une couleur froide, est également omniprésente comme une caractéristique ésotérique et renvoyant au mystère et au fantastique.
Ainsi, le rayon vert qui irriguait une sculpture du Christ en croix visible sur la chaire de la cathédrale de Strasbourg, par la lumière du soleil traversant un des vitraux, semble d’emblée placer le monument dans une dimension plus large, marquée par sa récupération dans une visée mystique, mais non exclusivement religieuse. Ainsi, la décision qui vient d’être prise par l’évêché, la DRAC et l’Etat38 de reboucher par de la patine cette anomalie vise à rendre au monument son caractère sacré en amenuisant cette curiosité locale qui faisait parler de la cathédrale de Strasbourg comme d’un endroit hors du commun, visitée et photographiée par des milliers de personnes, qui ne s’intéressaient pas au caractère chrétien du monument.
La cathédrale n’est pas une forêt. Elle est un vibrant monument de culture et de culte. En cela, les sublimes kantiens ne peuvent, stricto sensu, constituer des catégories parfaites d’analyse. Pourtant, « sublime mathématique » et « sublime dynamique », immensité et démesure, chaos et destruction peuvent permettre d’initier une réflexion sur l’humain face à l’infini du sacré qu’il saisit, quel qu’en soit le culte. Ainsi l’homme, doué de raison, est d’abord saisi par les mesures : l’élévation, la profondeur, le temps qui passe et la notion de dépassement. L’homme, doué de sentiments, est donc frappé au cœur par la destruction de l’édifice et le chaos qui le remplissent d’effroi et d’horreur quand il contemple les bombes ou les flammes qui touchent la cathédrale.
Cependant dans les cases de la bande dessinée, dans ce qui peut sembler de la petitesse au sens péjoratif du terme, s’expriment le sublime et l’alchimie possible de la destruction. On note ainsi que le monument absorbe littéralement la présence de tous les arts sublimés par le sens de l’élévation et l’indication d’une spiritualité possible : danse, musique, escalade, construction de machines volantes, ciel étoilé, élévation, tout concourt à définir le monument comme une somme d’interdisciplinarité artistique féconde, à laquelle l’art de la bande dessinée n’y est pas étranger.
[1] Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, illustré par Benjamin Lacombe, Toulon, coll. Métamorphose Roman graphique, éditions du Soleil, 2013, p. 211.
[2] Le chantier de sécurisation de Notre-Dame de Paris en bande dessinée, catalogue d’exposition, Paris, Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, 2021 : le corpus détaillé des huit planches figure en fin d’article et est extrait de ce catalogue.
[3] Thierry Wintzner et Francis Keller, Notre-Dame de Strasbourg. 1000 ans d’histoire, Strasbourg, éditions du signe, 2014.
[4] Charly Damm et François Abel, La Cathédrale Saint-Etienne de Metz. 800 ans d’histoire, Strasbourg, éditions du signe, 2019.
[5] Catherine Loizeau, Les plus beaux lieux saints en BD, coll. « Les Chercheurs de Dieu », Paris, Bayard jeunesse, 2017.
[6] Fanny Madeline et Daniel Casanave, Croisades et cathédrales, d’Aliénor à Saint-Louis, Lyon, La revue dessinée, Paris, éditions La Découverte, 2019.
[7] Emmanuel Kant, Critique du Jugement, chapitre 26, dans Emmanuel Kant, Le Jugement esthétique. Textes choisis, Paris, Presses Universitaires de France, 2001, p. 46 : « Il ne faut pas chercher le sublime dans les productions de l’art (édifices, colonnes, par exemple), où un but humain détermine la forme aussi bien que la grandeur, ni dans des choses de la nature dont le concept implique une fin déterminée (par exemple dans des animaux d’une destination naturelle connue) mais dans la nature brute (et encore pourvu qu’elle n’offre aucun attrait, et n’émeuve pas non plus par la crainte d’un danger réel) en tant simplement qu’elle contient de la grandeur ».
[8] Emmanuel Kant, Le Jugement esthétique, textes choisis, Paris, Presses Universitaires de France, 2001, p. 39.
[9] Ibid.
[10] Ibid., p. 49 : « Des rochers audacieusement surplombants et comme menaçants, des nuages orageux se rassemblant dans le ciel et s’avançant au milieu des éclairs et du tonnerre, des volcans dans toute leur puissance de destruction, des ouragans semant après eux la dévastation, l’immense aussi soulevé par la tempête, la cataracte d’un grand fleuve, etc., ce sont là des choses qui réduisent à une insignifiante petitesse notre pouvoir de résistance comparé à de telles puissances ».
[11] Idem, p. 43.
[12] Les plus beaux lieux saints en BD, op. cit., p. 33.
[13] Catalogue d’exposition, op. cit., p. 32-33.
[14] Sandrine Martin, « Au cœur du chantier de sécurisation », Catalogue d’exposition, ibid., p. 15 à 18.
[15] Incipit, Notre-Dame de Strasbourg, op. cit., p. 3.
[16] Ibid., p. 55.
[17] La cathédrale Saint-Etienne de Metz, op. cit., p. 44.
[18] Ibid., p. 24.
[19] « Il était une fois… l’Homme » est une série d’animation française avec la participation de plusieurs pays, présentée en 26 épisodes de 26 minutes créée par le réalisateur, auteur, scénariste et producteur Albert Barillé pour les studios français Procidis, et diffusée du 23 septembre 1978 au 14 avril 1979 sur FR3, source wikipédia, consulté le 21/01/2023.
[20] Adjim Danngar, Catalogue de l’exposition, op. cit. p. 7 et 11.
[21] Ibid., p. 7.
[22] Ibid., p. 10.
[23] Sandrine Martin, op. cit., p. 20.
[24] François Rabelais, Quart Livre, chap. XIV : « C’estoit une effigie monstrueuse, ridicule, hydeuse, & terrible aux petitz enfans : ayant les œilz plus grands que le ventre, & la teste plus grosse que tout le reste du corps, avecques amples, larges, & horrificques N 106 maschouères bien endentelées tant au-dessus comme au dessoubs : les quelles avecques l’engin d’une petite chorde cachée dedans le baston doré l’on faisoit l’une contre l’aultre terrificquement clicquetter, comme à Metz l’on faict du Dragon de sainct Clemens ».
[25] Croisades et cathédrales, op. cit., p. 92 et93.
[26] Les plus beaux lieux saints, op. cit., p. 35-36.
[27] La cathédrale Saint-Etienne de Metz, op. cit., p. 22.
[28] Catalogue d’exposition Le chantier de sécurisation de Notre-Dame de Paris, op. cit., p. 26.
[29] Ibid., p. 27.
[30] Ibid., p. 27.
[31] Ibid., p. 34.
[32] Croisades et cathédrales, op. cit., p. 107.
[33] La Cathédrale Saint-Étienne de Metz, op. cit., p. 25.
[34] Les plus beaux lieux saints, op. cit., p. 17.
[35] Catalogue d’exposition Le chantier de sécurisation de Notre-Dame de Paris, op. cit., p. 35.
[36] Ibid., pp. 34-35.
[37] Dans l’article de Mathieu Yerle,« À Notre-Dame de Paris, la bande dessinée raconte le chantier de sécurisation de la cathédrale », Dossier « Notre-Dame de Paris : après le désastre, la reconstruction », Le Figaro culture, 13/12/2021, https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/a-notre-dame-de-paris-la-bande-dessinee-raconte-le-chantier-de-securisation-de-la-cathedrale-20211211., consulté le 21/01/2023, le dessinateur François Schuiten dit au journaliste avoir vu dans les cordistes accrochés au sommet de la cathédrale en chantier « quelque chose de l'ordre de la chorégraphie, dans un espace surprenant, fantastique. C'était beau de voir ce ballet sur les arcs-boutants. J'ai essayé de rendre compte de leur façon de voyager entre les éléments ».
[38] Nathalie Stey, « À la cathédrale de Strasbourg, la fin du rayon vert », Le Monde, 9 octobre 2022, https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/10/09/a-la-cathedrale-de-strasbourg-la-fin-du-rayon-vert_6145035_4500055.html, consulté le 26/01/2023.
Résumé
Les réécritures de Notre Dame de Paris sous la forme de bandes dessinées sont foisonnantes. À partir d’un corpus composé de cinq bandes dessinées exposées sur le parvis de Notre-Dame de Paris et quatre bandes dessinées pour enfants et adolescents, nous analyserons les visées didactiques de ces supports et les représentations qui sont faites des cathédrales, entre vision de l’humanité en marche et tentative de passation d’une idée de l’infini et de la transcendance.
Abstract
There are so many comics rewriting The Hunchback of Notre Dame. From a corpus made up of five boards in the square of Notre Dame de Paris and four comics for children and teenagers, we will analyse didactic purposes of these media and the cathedrals’ representations we can find in them, between vision of moving humanity and attempt to convey an idea of infinity and transcendence.
La forte présence d’un esprit géométrique
Du passé au présent : effacement et temporalité
Des ouvriers au service du collectif
L’héritage, lien familial, fleuron
De l’infini, et de la transcendance
Vertige architectural et historique
L’alchimie de la destruction : l’idée de la renaissance
Marlène FRATERNO
Université de Caen Normandie, LASLAR EA 4256
Anne SCHNEIDER
Université de Caen Normandie, LASLAR EA 4256
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