José Felipe Flores naît en 1751 à Ciudad Real de Chiapas, ville aujourd’hui au sud du Mexique, mais qui appartenait à l’époque à l’Audience du Guatemala, dans le sud de la Nouvelle-Espagne. Il meurt à Madrid en 1824.
Comme nous allons le voir, il s’agit d’un homme de sciences aux multiples facettes, qui s’est malheureusement « perdu » dans les méandres de l’Histoire. Vague souvenir dans le Guatemala d’aujourd’hui, c’est une figure presque, voire totalement oubliée en Espagne. Nous avons nous-même redécouvert ce personnage au détour d’un manuscrit qui avait initialement été attribué, à tort, à un certain Joseph de Torres1. Le document avait appartenu à Pascual de Gayangos et le collectionneur avait inscrit sur la première de couverture ce nom et quelques informations biographiques. Ces éléments avaient été obtenus à partir de la paléographie du folio 59 recto, mais en introduisant une erreur de transcription de cette seule occurrence du patronyme de l’auteur (il faut avouer que le docteur Flores est connu pour son orthographe très souvent approximative, ce qui a pu tromper l’œil de Gayangos). Dans tous les cas, cette erreur s’est répercutée dans les catalogues de la Bibliothèque Nationale d’Espagne lorsque celle-ci a acquis, à la mort de Gayangos, la partie du fonds à laquelle appartenait ce manuscrit. À partir de là, le manuscrit a aussi été identifié de la sorte, en toute logique, dans la Bibliografía de Autores Españoles del Siglo XVIII2, de Francisco Aguilar Piñal, et dans les catalogues de Carlos García-Romeral Pérez3. Ce texte avait attiré notre attention car il s’agissait en réalité de la dernière partie du journal que Flores avait tenu durant son voyage en Europe et dont personne ne connaissait l’existence. Nous ignorons encore de combien de tomes était composé ce journal, et la communauté scientifique ne connaissait jusqu’ici le voyage de Flores qu’à travers des lettres qu’il avait à l’époque envoyées au Guatemala.
Le manuscrit en question, d’une extension de 72 feuillets, dont nous sommes en train de réaliser l’édition critique, contient des éléments attendus d’un journal de voyage, mais aussi d’autres considérations et réflexions personnelles qui en font un texte très riche qui révèle le grand appétit intellectuel de ce curieux personnage. Nous nous proposons donc ici de présenter un aperçu un aperçu de notre travail en cours pour donner à voir les différentes facettes du docteur Flores. Pour cela, nous nous fonderons sur son journal mais aussi sur d’autres documents, conservés notamment dans la section Guatemala de l’Archive des Indes de Séville et à l’Archivo Histórico Nacional de Madrid.
L’ensemble des éléments qui constituent la biographie de Flores démontrent que nous sommes en présence d’un homme de « sciences » au pluriel, qui, bien que Docteur en Médecine, ne se limite absolument pas au champ du savoir de cette discipline.
Flores obtient son Doctorat de Médecine le 4 avril 1780, mais il travaille depuis 1774 déjà en tant que médecin dans les hôpitaux et prisons de la Nueva Guatemala (Nueva Guatemala car l’ancienne ville a été en grande partie détruite lors d’un tremblement de terre en 1773). Flores démontre donc sa grande implication, parfois même bénévole, dans une région qui subit des vagues successives de typhus, et surtout lors de la grande épidémie de variole de 1780. Durant cette épidémie, qui fait des ravages parmi la population déjà pauvre et amoindrie, il travaille sans relâche et il développe un protocole de vaccination, comme le rappelle le Cabildo dans un document visant à énumérer les mérites du médecin lorsque celui-ci demandera en 1792 la charge de Médico de Cámara Honorario del Rey :
Aunque han sido sus fatigas sin intermisión en todos tiempos, su celo se hizo brillar mucho más en el año de 80 a proporción de la necesidad que el público tenía de su eficacia, cuando afligió a esta ciudad la tremenda epidemia de viruelas, que cogió a todos los niños y jóvenes de veinte años para abajo, y algunos pocos de mayor edad, con tan terrible fuerza y vigor que no se presentaban más a la vista que lastimosos objetos, no se oía otra cosa que unos continuos ayes; los enfermos excitaban la más tierna compasión, las mujeres eran frecuentísimas, y finalmente toda la ciudad se hallaba cubierta de miseria; no hay memoria de que otra vez se haya visto esta República en tan lastimoso estado; pero como no lo podía sufrir el compasivo amor del Doctor Flores hacia su Patria, para sublevarla de una miseria, y evitar que fuese mayor (que sin duda lo hubiera sido sino es por sus esfuerzos) con licencia del superior Gobierno, e informe de este Nuestro Ayuntamiento introdujo con acierto el remedio precautorio de la inoculación o inserción por medio de vejigatorios, sin que lo pudiesen apartar de tan loable proyecto la declarada oposición que conspirados le movieron todos los otros Médicos de esta Capital a excepción del Doctor Don José de Córdova, que siguiendo las mismas huellas de Flores, lograron que la experiencia único y verdadero Juez de semejantes controversias, les declarase la victoria, obligando a los contrarios a seguir sus ejemplos en todo el Reino con tan feliz éxito que los muertos no correspondieron a uno de doscientos4.
Ses excellents résultats lui valent la reconnaissance de ses pairs, mais aussi de la sphère politique de l’Audience de Guatemala. Ils permettent également de grandes avancées dans le champ de la recherche sur les vaccins, et ce même avant le développement de ces investigations en Péninsule. De ce fait, en 1803, lorsque Francisco Javier Balmis organisera son expédition de vaccination antivariolique, Flores en élaborera le plan d’exécution5.
Dans le même temps qu’il cherche à juguler ces épidémies, le docteur Flores découvre des vertus supposément curatives chez une espèce de lézard endémique de la région de l’Amatitlán. Selon lui, en consommer la chair guérirait le cancer. Ses résultats sont publiés pour la première fois en 17826. Cet écrit connaît un franc succès, même en Europe, où il est traduit en anglais, en français, en allemand et en italien.
En 1783, le docteur Flores obtient la Chaire de Médecine, en faisant preuve de grandes capacités intellectuelles et de vastes connaissances, non seulement dans le domaine scientifique, mais aussi au niveau rhétorique et littéraire7. Dès lors, il donne un nouveau souffle aux études de Médecine, « la inyección vivificante que resucitó los desprestigiados estudios médicos », selon les termes employés par José Aznar López8. Il est d’ailleurs considéré comme le père de la Médecine et des études médicales au Guatemala9. Comme il l’évoquera lui-même en 1795, flores fournit beaucoup de nouvelles ressources pour l’enseignement et il s’implique pleinement dans les progrès de ses élèves, sans pour autant délaisser ses obligations de médecin. Il réunit chez lui une vaste collection de livres, de machines et d’instruments qu’il invente, qu’il achète ou qu’il copie, à ses propres frais. Il pousse également ses étudiants à ne pas se restreindre au seul champ de la Médecine et à étudier aussi la botanique, la mécanique, la physique et la chimie parce qu’il comprend les nombreux parallélismes qui existent entre les phénomènes de ces champs-là et ce que l’on peut observer dans le fonctionnement du corps humain10. Pour remédier à la pénurie de corps à étudier qui freine les progrès des étudiants en matière d’anatomie, José Felipe Flores réalise, à ses frais une fois encore, des cires anatomiques. Malheureusement, elles seront perdues dans un incendie quelques années plus tard11, mais dans sa thèse publiée en 1960, José Aznar López souligne que, si les cires anatomiques de ce type existent depuis le XVIe siècle, Flores est le premier à en réaliser en Amérique, et à ce niveau de détail, et à faire des représentations du corps dans son intégralité, totalement articulées et démontables12. Il accomplit cet exploit même avant Felice Fontana13 : Flores réalise sa première statue en 178914, en 1792 il en a déjà trois et il travaille à la confection d’un corps de femme. Lorsque en 1798 il rencontre Fontana à Florence, l’Italien en est seulement aux prémices de son projet15. Cependant, Flores n’est pas le directeur du Musée de Physique de Florence et le duc de Toscane n’est pas son mécène, il n’a donc pas l’appui financier ni l’influence et le rayonnement nécessaire pour que l’Histoire se souvienne de son nom et de son œuvre16. Cet élément est mentionné depuis l’étude réalisée par Mariano Padilla en 184717, mais il n’a jamais trouvé de résonnance dans le champ de l’histoire scientifique européenne. En effet, force est de constater que l’histoire n’aura retenu que le nom de Fontana, pour oublier celui du médecin guatémaltèque, illustration parmi tant d’autres de la lutte entre le centre et les périphéries et des difficultés de celles-ci à se faire une place dans les champs intellectuels dominants.
Pendant ce temps, Flores accomplit aussi d’autres tâches. À partir de 1783, il prend en charge l’envoi en Péninsule de spécimens de plantes vivantes endémiques du Guatemala pour participer à la constitution de la collection du Jardin Botanique de Madrid. Pour que ces plantes arrivent à destination en parfait état, il met au point des protocoles de conservation18.
Toujours dans le champ des sciences naturelles, et en relation avec des questions de santé publique, il repeuple le lac Amatitlán avec des poissons qu’il est parvenu à transporter depuis la rivière Zacapa. Le but de cette opération est de développer l’activité piscicole de la zone pour améliorer la qualité de l’alimentation des habitants sur le long terme19.
En lien avec sa forte volonté de développer la Médecine et avec sa lutte pour une meilleure formation des médecins et des chirurgiens, Flores œuvre également au début des années 1790 pour la création d’un Tribunal du Protomedicato au Guatemala, entité chargée de veiller au bon exercice des professions de la Santé et à la bonne formation de ces professionnels20.
Cela étant, on ne lui confie pas seulement des tâches dans le domaine strictement scientifique, on lui demande aussi de reprendre l’Histoire du Guatemala élaborée par Francisco de Fuentes pour la corriger et l’augmenter. Il est fait état de cette tâche et de ses connaissances en la matière dans la représentation des mérites de Flores établie en 1792 par le Cabildo, qui mentionne les éléments suivants :
Como sus conocimientos no son limitados a sólo las facultades de su profesión, sino que también ha abrazado los principios de la historia en que tiene gran inteligencia por la feliz memoria con que retiene las noticias literarias, le ha encargado el Ayuntamiento que ponga en estilo metódico, y propio de la verdadera elocuencia la Historia de Guatemala, que a principios del siglo presente escribió Don Francisco de Fuentes, Regidor propietario de este cabildo, purgándola al mismo tiempo de los errores que contenga, con la prudente crítica que le asiste, nacida de su juicioso modo de pensar, y con el fin de que la continúe hasta nuestros días. No puede dudarse que en esta útil obra, llenará los deseos del Ayuntamiento21.
Cependant, nous ne savons pas s’il a pu mener à bien ce projet.
Malgré tout, le monde du docteur Flores devient quelque peu « étriqué » pour lui. Il a conscience du fait que tous les savoirs scientifiques n’arrivent pas au Guatemala et que sa patria chica reste toujours un peu en retard. C’est pourquoi il sollicite le 23 novembre 1795 l’autorisation de voyager en Espagne :
Para corresponder pues con la perfección que merece la beneficencia del Soberano, y poder dar la última mano, no sólo a Medicina y Cirugía, sino a las demás Ciencias Subalternas, y hacerme más útil a este Reino, en cuyas dilatadas Provincias la naturaleza ha derramado a manos llenas sus dones, he considerado que no me bastan los libros, y las noticias: y que para cumplir mis deseos era preciso hacer un viaje a España a ver los Gabinetes, los Laboratorios, y los Jardines: y a hablar y conocer a los grandes Profesores. Estoy persuadido que con los principios que tengo conseguiría en aquel mundo con la vista y la voz viva infinita instrucción, prácticas y experiencias: y me haría verdaderamente capaz de recogerlas y traerlas a esparcir a este Reino con grande utilidad de estos y de aquellos dominios […]22.
Le 10 juin 1796, la Licence lui est octroyée pour quatre ans23.
Le docteur Flores part donc du Guatemala le 23 novembre 1796. Après être passé par Cuba et Philadelphie, il arrive en Angleterre. Il parcourt les Flandres et il pose ses valises à Paris pour la première fois de septembre à début octobre 1797. Il se rend ensuite à Madrid, pour effecteur ce qu’il avait initialement prévu. Il reste là-bas de décembre 1797 à février 1798. Cependant, il ressent la nécessité de ne pas se limiter au champ scientifique madrilène et d’aller à la rencontre d’autres scientifiques dont il avait entendu parler lors de la première partie de son voyage. Il quitte donc la Cour le 10 février 1798 et il poursuit son voyage, en passant d’abord par Valence et Barcelone. Il effectue ensuite tout un parcours par le sud de la France puis par l’Italie (Florence, Rome, Naples, Venise), la Suisse et la Savoie pour se rendre à Paris. Il y séjourne, pour la deuxième fois donc, du 27 juillet 1798 au 26 mai 1799. Il prend alors la route pour l’Espagne et passe la Bidassoa le 10 juin. Il passe par Pampelune et Tudela, il emprunte le Canal Imperial pour se rendre à Saragosse, puis il arrive à Madrid le 27 juin. Le 6 août de la même année, il rejoint La Granja, où il séjournera au moins jusqu’au 23 novembre 1802.
fig. 1 : Itinéraire emprunté par José Felipe Flores (selon les informations figurant dans son journal).
Une fois en Europe, Flores va, comme il l’avait annoncé, à la rencontre des scientifiques et il s’inscrit dans différents réseaux, notamment par le biais des Académies :
Luego que llegó a Madrid a fines del año de 97 se detuvo tres meses para reconocer diariamente sus establecimientos literarios, a cuyo fin obtuvo del Ministerio de Estado la Real Orden, que presenta, mandando al Bibliotecario mayor, al Director del Gabinete de historia natural, al del Jardín Botánico y del Laboratorio químico, y al del Gabinete de máquinas que fuera de los días y horas en que se franquean al Público estos establecimientos, permitiesen a Flores la entrada en ellos para que pudiese lograr la instrucción, que apetecía, y fue el objeto de su viaje a Europa24.
Selon les éléments consignés dans son journal, tenu à partir du 20 mai 1798 au moins et jusqu’au 23 novembre 1802, il fréquente des médecins, mais pas seulement. Il entre également en contact avec des physiciens, des chimistes, des botanistes, des naturalistes ou encore l’aérostier André-Jacques Garnerin et des ingénieurs comme Agustín de Betancourt ou Juan López Peñalver. À leur contact, Flores perfectionne ses connaissances et il va jusqu’à les diversifier. Lors de son deuxième séjour à Paris, il commence à s’intéresser à l’Optique. Pendant cette période, il réalise un court séjour à Londres, durant lequel il entre en contact avec des physiciens avec qui il abordera aussi ces questions. C’est à son retour qu’il va commencer à travailler à un nouveau projet : l’élaboration d’un télescope. C’est dans cette finalité que notre voyageur s’installera à partir d’août 1799 à la Fábrica de Cristales de La Granja.
Cependant, lors de ce voyage, Flores ne s’intéresse pas seulement aux Sciences. En effet, si l’on se réfère à l’ensemble des visites qu’il effectue, nous pouvons nous rendre compte de ses nombreux et variés centres d’intérêt. En plus d’une évidente préoccupation pour le domaine scientifique, il se reflète dans ce journal un grand intérêt pour les Beaux-Arts (architecture, peinture, sculpture ou, en moindre mesure, littérature) et pour l’Histoire, et surtout l’Histoire de l’Antiquité et des débuts du Christianisme. José Felipe Flores profite aussi de son temps libre, notamment à Paris, lieu de loisir et de divertissement par excellence. Là-bas, il se promène dans les jardins et il fréquente les cafés ou les salons de jeux, comme le Café Philarmonique de l’ancien palais du Duc de Bourbon, que nous connaissons tous aujourd’hui plus communément sous le nom de « Palais de l’Élysée ».
fig. 2 : Répartition thématique des visites (source : Viage descriptivo)
La lecture du journal de voyage de notre bon docteur montre donc bien que nous ayons affaire à un personnage aux multiples facettes et aux multiples centres d’intérêt, qui ne se cantonne absolument pas à la Médecine. Cette attitude est celle attendu d’un voyageur, mais elle a une incidence claire sur son parcours dans la mesure où Flores va peu à peu redéployer ses efforts vers d’autres champs du savoir scientifique.
Cela étant dit, Flores ne tient son journal que jusqu’au 23 novembre 1802, date à laquelle il écrit que la Licence pour rentrer au Guatemala lui a été concédée, ce qui clôture donc son journal.
fig. 3 : Dernière entrée du journal de Flores25
Or, nous savons que Flores meurt à Madrid en 182426. Pendant cette période, il va poursuivre les travaux sur son télescope, mais pas seulement. Cependant, sa situation économique est de plus en plus précaire, comme il le souligne lui-même dans une requête datée du 8 avril 1801 :
Concluye Flores su representación exponiendo que por haber encontrado en la Habana declarada la guerra, tuvo que hacer a propia costa el viaje a los Estados Unidos de América y después a Hamburgo: que por la imposibilidad del transporte de caudales de Guatemala ha sufrido fuertes premios y reducciones de sus vales reales que en su larga peregrinación científica ha tenido que hacer casi diariamente gratificaciones, como es costumbre, y proveerse de los mejores libros, láminas y modelos, para retener lo mucho que ha visto: que para tantos gastos le ha sido insuficiente la ayuda de costa que le está asignada, por lo que se ha visto precisado a cercenar su decencia, y lo que le es más doloroso a contraer empeños para plantar las ciencias necesarias en Guatemala sin gravamen del Erario y con honor de la Nación, después de haber trabajado toda su vida y de haberla puesto a los peligros de un dilatado viaje27.
Il a également beaucoup de difficultés recevoir du Guatemala les rentes qui lui sont dues28. Au fil des années, sa situation personnelle ne s’améliore pas, et celle de l’Espagne devient de plus en plus chaotique avec l’invasion napoléonienne de 1808. Cet événement l’oblige à rester à Madrid jusqu’au 22 mars 1809, lorsqu’il parvient à se rendre à Séville. De là, il demande le 2 mai un permis pour résider à Cadix29.
Depuis Cadix, il poursuit ses expériences d’Optique30 et, en parallèle, des travaux qu’il avait déjà commencés à Madrid dès 1803, sur une nouvelle méthode de conservation de la viande grâce à l’eau de vie. Pour cela, il demande une Licence pour se rendre à Londres afin de tenter de prouver ses théories lors d’une longue traversée en mer31. Il arrive en Angleterre en 1811, après un voyage compliqué et même un naufrage, mais son expérience est couronnée de succès. Ce qui représente une avancée pour la conservation des aliments n’est finalement pas adopté, car moins rentable que le processus mis au point par Nicolas Appert. Cette expérience est aussi l’un des premiers pas dans le domaine de l’acoolothérapie, mais elle est oubliée pour être récupérée quelques années plus tard par d’autres, comme le médecin anglais Robert Todd32.
Flores aurait travaillé à partir de 1804 à la réalisation d’un modèle de bateau qui fonctionnerait à l’énergie hydraulique, influencé par ses observations durant ses séjours à Londres et à Paris. Mais nous ne pouvons confirmer cette hypothèse émise par José Aznar López33.
Malheureusement, la dernière partie de sa vie recouvre une autre dimension, qui l’empêche de développer une activité scientifique aussi satisfaisante, et l’année 1812 marque un tournant décisif vers sa décadence. En effet, l’Audience du Guatemala décide cette année-là de suspendre le paiement d’une part importante de ses rentes. Cette décision s’appuie sur le fait qu’il n’est pas effectivement sur place pour réaliser ces tâches. Pendant les années qui suivent, Flores s’enlise dans une bataille juridique pour toucher les sommes auxquelles il a droit34. En 1821, grâce à une intervention des hautes autorités, il reçoit la moitié de ce qui lui est dû. Cependant, le retour au calme n’est que de courte durée : le 15 septembre de cette année-là, l’indépendance du Guatemala est proclamée et Flores se retrouve donc étranger en son pays, coupé de sa terre natale et sans ressources à Madrid. S’engage alors une nouvelle bataille avec l’Administration pour que soit reconnu son statut d’émigré, ce qui lui permettrait de toucher une pension et de vivre décemment. La procédure dure plus de deux ans, jusqu’au 15 mars 182435. Après une vie d’intense labeur, au service des Sciences et de ses compatriotes, Flores est malade et fatigué par plus de deux décennies de lutte contre l’Administration pour pouvoir rentrer au Guatemala et pour toucher ses rentes. Il s’éteint à Madrid à 73 ans le 20 juin 1824.
Au départ, le docteur José Felipe Flores devait effectuer un voyage de quatre années seulement pour revenir ensuite au Guatemala pour transmettre ses savoirs et apporter le progrès. Or, nous avons vu que le docteur Flores n’est jamais rentré au Guatemala, alors même qu’il disait le contraire dans son journal. Pourquoi ? Les guatémaltèques de l’époque et même les historiens ont affirmé jusqu’au milieu du XXe siècle que Flores avait refusé de revenir sur ses terres natales, en abandonnant ainsi sa famille, sa patrie et ses compatriotes, comme l’évoque Carlos Martínez Durán en 1945 dans son ouvrage sur l’histoire de la médecine au Guatemala :
La licencia concedida al doctor Flores había caducado en 1801. Sin embargo, la crecida pensión de dos mil pesos anuales se le seguía enviando religiosamente a Londres, lugar de su residencia. […] Algunos recordaban que la licencia y la pensión crecida, las había concedido el Rey, con el objeto de hacer progresar el país por medio del sabio Flores, quien a su regreso prestaría inmensos servicios a la cultura científica. Tales servicios corrían el peligro de no realizarse, pues el sabio, totalmente olvidado de su patria, escéptico y retirado de su profesión, vivía tranquilamente en Londres, disfrutando de los dineros nacionales, que bien podrían emplearse en obras útiles y provechosas. […] Un hombre de ciencia, un sabio, son tanto más grandes cuanto más se sacrifican en aras del progreso universal, en bien de la felicidad humana. Los sabios que no prodigan sus conocimientos y se reservan con egoísmo su sabiduría, desprecian su personalidad. […] Flores el virtuoso, Flores el inventor, Flores el apasionado de su patria, experimenta un cambio radical al encontrarse en Europa. La llama del entusiasmo se apaga y un cruel escepticismo le roe las entrañas. Lejos de los seres queridos, ausente de la patria, que era un solo corazón para recibirle y mimarle como a su héroe predilecto, termina sus días como un hombre desconocido, como un mortal vulgar que anónimamente desaparece de la tierra36.
En réalité, selon plusieurs sources, le médecin a demandé à plusieurs reprises l’autorisation de revenir : 2 fois en 1801, 2 fois en 1802, et en 1803. En 1803, on justifie qu’il doive rester en Péninsule car ses recherches du moment pourraient servir à la Couronne. Cela dit, le docteur Flores se rend peu à peu compte que le problème est ailleurs et qu’il a plutôt un rapport avec ses séjours dans une ville précise et à une période bien particulière : le Paris de la Première République, et plus précisément du Directoire. La véritable raison de l’impossible retour de Flores semblerait donc être la peur, de la part des autorités péninsulaires, d’une contagion révolutionnaire sur les terres américaines.
Par la suite, après son naufrage sur le chemin de l’Angleterre, Flores se signale au consulat espagnol de Londres, pour la simple et bonne raison qu’il devait donner une preuve de vie pour pouvoir continuer à bénéficier de ses rentes. En raison d’une transmission partielles des informations au Guatemala, cet élément a malencontreusement été interprété comme le fait que Flores vivait tranquillement à Londres avec l’argent qui lui était versé.
L’histoire ne s’arrête pas là. Le 28 juin 1813 est émis un Ordre de Régence selon lequel Flores a un an pour rentrer au Guatemala, sans quoi les divers postes qu’il occupe seront déclarés vacants et il n’en touchera donc plus les salaires. À 62 ans, après autant d’années au service de la Couronne, aussi peu d’appui financier et 12 ans de demandes de retour répétées et systématiquement rejetées, Flores prend cet ordre comme une véritable offense, comme si après tant de sacrifices on le jetait hors d’Espagne, sans la moindre considération pour son travail ni pour ses mérites, et en prétendant en plus le déposséder de ses financements, mérités mais déjà modestes. Il explique tout cela dans une requête où il exprime également sa peur d’être mal jugé par ses compatriotes s’il rentrait dans ces conditions car l’ordre donné pouvait laisser supposer qu’il y a eu résistance de sa part :
¿Y qué idea concebirán las demás naciones de la nuestra, si saben que a un profesor aplicado, que le ha proporcionado considerables ventajas, se le quita con una plumada el premio de sus tareas y fatigas; se le deja en su vejez abandonado a la miserable suerte, y se le imposibilita para continuar sus trabajos? […]
Le es igualmente sensible al doctor Flores la última cláusula de la determinación de V.M. por la cual se le compele a regresar a su patria en el término de un año, conminándole con la pérdida de los destinos que allí obtiene si no lo verifica. Cuando sus compatriotas vean este rigor inferirán rectamente que lo ha ocasionado la resistencia del suplicante a volver a su patria, y lo mirarán con la ojeriza que infunde la ingratitud. No necesitaba seguramente tamaño estímulo para verificar lo que tanto ha deseado. Véase el expediente y se encontrará la citada Orden Real de 29 de julio de 1801, en que se le mandó permanecer en España y otra de 17 de octubre de 1802 en que se le negó el permiso que solicitaba para regresar a Guatemala, previniéndole que propagase sus útiles conocimientos en la metrópoli; de que se deduce que ha sido detenido aquí por el Gobierno; que no ha estado de su parte la demora, y que ha permanecido en España, mal de su grado, consumiéndose en infructuosos deseos de volver a su tierra, donde le esperan las satisfacciones más agradables, y que más halagan al hombre sensible. No dude V. M. que el suplicante abreviará cuanto pueda su permanencia en la península, y que se restituirá a Guatemala a gozar el descanso entre sus paisanos los pocos días que le quedan por vivir. No lo hará por obligación que tenga de volver allí, como equivocadamente se ha asegurado a V. M., ni tampoco por el temor de perder unos destinos, que no le darán más que fatigas, considerándose ya jubilado en la Cátedra de Medicina en virtud de los Estatutos de aquella Universidad, sino solamente porque desea con ansia acabar su vida en tranquilidad y ser útil a sus compatriotas, a quienes debe tanta estimación. Por tanto quisiera que V. M. se dignara alzarle la mencionada conminación para que no se creyera que iba forzado, y con disgusto, sino voluntariamente, y muy gustoso de haber conseguido lo que ha pretendido en vano por espacio de doce años. Si se sostiene esta compulsión tal vez producirá el efecto contrario, y vivirá este anciano lleno de amargura, lejos de su país natal, y de dolor, porque más querrá entonces perder sus destinos, que presentarse en Guatemala al parecer en fuerza de mandato perentorio a que no ha dado el menor motivo37.
Ses peurs s’avèrent justifiées, car seule la décision finale du non-retour de Flores sera connue au Guatemala. De là l’accusation à son encontre d’avoir abandonné sa patrie et ses enfants car, à nouveau, les informations qui parviennent jusqu’à ces contrées reculées sont partielles, à tel point que pendant longtemps beaucoup ont même pensé que Flores était mort en 1814, en l’absence de documentation sur place prouvant le contraire. L’idée a tout d’abord été émise par Mariano Padilla en 184738, pour être reprise en 1902 par Francisco Asturias39, puis en 1945 par Carlos Martínez Durán, lequel affirme : « Por certificaciones consulares de la existencia del doctor Flores sabemos que en los años de 1810 y 1811, vivía en Londres. Luego regresó a Madrid, lugar donde pasó los tres últimos años de su vida »40. Nous avons pu constater au long de cette communication que tel n’était pas le cas.
En définitive, le docteur José Felipe Flores était grand dans un petit pays. Il l’a quitté pour y rapporter la Lumière et le progrès. Lui qui, il faut le reconnaître, recherchait aussi les honneurs, est finalement devenu petit dans un grand pays et a joué de malchance jusqu’à tomber dans l’oubli. Nous ne savons même pas où il repose car le cimetière madrilène dans lequel il a été enterré a été déplacé et sa dépouille a été placée dans une fosse commune.
Cela étant, nous ne pouvons que constater que, malgré un parcours plutôt chaotique, il a travaillé sans relâche toute sa vie, dans une perspective de plus en plus transdisciplinaire, et qu’il a beaucoup œuvré pour sa région natale, mais s’il n’a jamais pu y retourner. Était-ce par obligation ou un choix dicté par un ego trop développé ? On ne peut nier l’ego dont il fait parfois preuve, mais gardons tout de même à l’esprit que, si le XVIIIe siècle s’ouvre effectivement aux idées de liberté et de progrès, l’Espagne reste un système colonial, et la couronne n’a aucun intérêt à ce que ses colonies suivent cette même dynamique. Et peut-être que, finalement, ce qui a le plus porté préjudice à Flores ne serait pas que ce qu’il a découvert en Europe, mais plutôt le fait qu’il n’y soit pas né. Peut-être était-il dès sa naissance, au mauvais endroit et au mauvais moment.
[1] José Felipe FLORES, Viage descriptivo de N. que habla de Roma, y demas establecimientos de Italia, de Francia, París, España. Establecimiento y mejoras de la Fabrica de Cristales de la Granja. En forma de diario escrito originalmente por el mismo, Madrid, Biblioteca Nacional de España, ms. 17730, f. 4v.
[2] Francisco AGUILAR PIÑAL, Bibliografía de Autores Españoles del Siglo XVIII, tome VIII, Madrid, CSIC, 1995, p. 92.
[3] Carlos GARCÍA-ROMERAL PÉREZ, Diccionario de viajeros españoles. Desde la Edad Media a 1970, Madrid, Ollero & Ramos, 2004, p. 378 et 437.
[4] [El Cabildo presenta los méritos de Flores. 19 de octubre de 1792], Archivo General de Indias, Guatemala, 579, Exp. 8, f. 6r.-7r.
[5] « Cuando en los primeros años del siglo XIX se aprestaba la expedición que al mando de Francisco Javier de Balmis habría de llevar la vacuna a los dilatados dominios españoles se hallaba Flores en Madrid y conocedor el Gobierno de su dilatada experiencia en atajar el terrible mal, fue requerido para que aportara sus consejos en relación con el viaje que se proyectaba. El informe de Flores fue emitido el 28 de febrero de 1803 y lo recogió en su magnífica obra La vuelta al mundo de la expedición de la vacuna el doctor Díaz de Iraola », José AZNAR LÓPEZ, El Doctor Don José de Flores. Una vida al servicio de la ciencia, Guatemala, Editorial Universitaria, 1960, p. 24.
[6] José Felipe FLORES, Específico nuevo para la curación radical del horrible mal del cancro, y otros más frecuentes, Madrid, Por Doña María Razola, Calle de la Cruz, 1782, 22 p.
[7] En guise d’exemple, le discours d’inauguration de l’année universitaire de 1784, mentionné par le Claustro de l’Université de San Carlos dans un rapport daté du 29 octobre 1792 : « El día 19 de octubre del año de 84 por encargo del Rector de esta Universidad, después pasado el acostumbrado tiempo de vacaciones hizo una oración públicamente para abrirse los estudios de suma elocuencia e ingenio que sirvió de admiración a los literatos » [El Cabildo presenta los méritos de Flores. 19 de octubre de 1792], f. 13r.
[8] J. AZNAR LÓPEZ, El Doctor Don José de Flores, p. 37.
[9] Ibid., p. 171-172.
[10] « Desde que se me confió la Cátedra de Prima de Medicina de la Real Universidad de San Carlos de esta capital, me propuse emplear todos los medios posibles para sacar la Facultad del olvido y abatimiento en que se hallaba en este Reino. Para darla lustre y hacerla conocer en público con una novedad que se atrajese la atención general y excitase a los Jóvenes, hará preciso sacar a luz la Anatomía la Química la Física y demás ciencias indispensables a la Medicina en funciones brillantes y ejercicios prácticos desconocidos en estas partes. A este fin adquirí cuantas noticias pude: solicité instrumentos y libros a cualquier costo: de mi propia mano construí muchas máquinas: y para que los estudiantes que jamás se habían acercado a examinar un Cadáver no se desagradecen de la Anatomía emprendí el trabajo de modelar en Cera todas las partes del Cuerpo humano, y hacer diferentes esqueletos, y estatuas en las que todo se demostrase en su situación con la mayor propiedad. La idea era que gustasen del manejo de los instrumentos, y que tuviesen un estudio continuo de Anatomía que los instruyese y divirtiese y aun los llamase con gusto a la disección: métodos desconocidos y de novedad que no me dejarían de aficionar a muchos jóvenes de talento a estas Ciencias », José Felipe FLORES, [Solicitud de Flores para un viaje a España. 23 de noviembre de 1795], Archivo General de Indias, Guatemala, 649, f. 3r.-3v.
[11] « Desgraciadamente todas sus figuras se perdieron hacia 1821, fecha de enorme intranquilidad política en Guatemala, conservándose solamente la de Angiología hasta 1921 en el museo de la Facultad de Medicina, en que también quedó destruida por un incendio », J. AZNAR LÓPEZ, El Doctor Don José de Flores, p. 49.
[12] Ibid.
[13] Ibid.
[14] [Carrera y cargos universitarios de Flores. 29 de octubre de 1792], Archivo General de Indias, Guatemala, 579, Exp. 8, f. 99v.
[15] J. F. FLORES, Viage descriptivo, f. 4v.
[16] J. AZNAR LÓPEZ, El Doctor Don José de Flores, p. 49 ; Carlos MARTÍNEZ DURÁN, Las ciencias médicas en Guatemala. Origen y evolución, Guatemala, Tipografía Nacional, 1945, p. 289-290 ; Conservation régionale des monuments historiques, Felice Fontana : l’aventure des cires anatomiques de Florence à Montpellier, Montpellier, DRAC Languedoc-Roussillon, 2010.
[17] Mariano PADILLA, « Biografía del Dr. D. José Flores », Mensual de la Sociedad de Medicina de la República de Guatemala, 1847.2, p. 14-18.
[18] [El Cabildo presenta los méritos de Flores. 19 de octubre de 1792], f. 4r., in J. AZNAR LÓPEZ, El Doctor Don José de Flores, p. 60.
[19] [El Cabildo presenta los méritos de Flores. 19 de octubre de 1792], f. 7v.-8r., in J. AZNAR LÓPEZ, El Doctor Don José de Flores, p. 60.
[20] Ibid., p. 68.
[21] [El Cabildo presenta los méritos de Flores. 19 de octubre de 1792], f. 8r.-8v.
[22] José Felipe FLORES, [Solicitud de Flores para un viaje a España. 23 de noviembre de 1795].
[23] [Real permiso para el viaje de Flores a España. 10 de junio de 1796], Archivo General de Indias, Guatemala, 649.
[24] José Felipe FLORES, [Relación de la representación de Flores de 8 de abril de 1801. 18 de mayo de 1801], Archivo General de Indias, Guatemala, 649. Nous mettons en gras.
[25] José Felipe FLORES, Viage descriptivo, f. 72r.
[26] « El Doctor Don José de Flores, Médico Honorario de Cámara de Su Majestad, Catedrático Jubilado de Medicina de la Real y Pontificia Universidad, y primer Protomédico del Reino de la Nueva Guatemala de la Asunción, natural de ella, y residente en esta Corte de Madrid, soltero mayor, testificó en treinta de diciembre de mil ochocientos veintitrés ante don Máximo García Benito, Escribano Real, dejando la forma y modo de ejecutar su entierro y demás sufragio que se hubiera de celebrar por su alma a voluntad de sus testamentarios que nombró a Don Antonio de Lago, y a Don Manuel de Zulueta, vecinos de esta Corte. Declaró se hallaba soltero, y que había tenido trato con Doña Josefa de Estrada, natural de dicha Ciudad de Guatemala, del cual había tenido, y reconocía por sus hijos naturales a Doña María Anselma, Don Manuel Cirilo, Doña María Josefa y Don Mariano Plácido Flores, y a todos cuatro nombró por sus legítimos y universales herederos. Recibió los Santos Sacramentos, murió el día veinte de junio de mil ochocientos veinticuatro; se enterró en el Cementerio, y lo firmé = Fray Manuel Briones », Libro 31 de Defunciones (1819-1824), Archivo Histórico Diocesano de Madrid, ms. 2.1.002.3.031, f. 128r.-128v.
[27] [Relación de la representación de Flores de 8 de abril de 1801. 18 de mayo de 1801]
[28] José Felipe FLORES, [Petición de Flores para que no paguen de su cuenta a sus sustitutos después de la muerte de Córdova. 20 de abril de 1807], Archivo General de Indias, Guatemala, 649.
[29] José Felipe FLORES, [Flores pide permiso para residir en Cádiz. 2 de mayo de 1809], Archivo Histórico Nacional, Estado, 3082, Exp. 25, f. 44.
[30] J. AZNAR LÓPEZ, El Doctor Don José de Flores, p. 108.
[31] Ibid., p. 117-118.
[32] Ibid., p. 127.
[33] J. AZNAR LÓPEZ, El Doctor Don José de Flores, p. 129-142.
[34] « Y entonces empieza el verdadero calvario de papeleo del doctor Flores, tropezando unas veces con oficiales administrativos que, comprensivos de la real situación del genial hombre de ciencia y conscientes de su ingente talla científica, abogan ante las autoridades del Consejo de Regencia por la derogación de la orden, y otras veces con intereses bastardeados que se oponían rotundamente a la permanencia de Flores en la metrópoli, así como a seguir ‘gravando el fondo de Comunidades’, que desde luego no fue exonerado de otros capítulos mucho más intensos y menos importantes para el bien común. Y todo, en una época asaz turbulenta, con cambios casi continuos en las directrices políticas, por hallarse todas las fuerzas empeñadas en la sublime lucha que ensangrentaba los suelos españoles », J. AZNAR LÓPEZ, El Doctor Don José de Flores, p. 161.
[35] Ibid., p. 169.
[36] C. MARTÍNEZ DURÁN, Las ciencias médicas en Guatemala, p. 311-315. Nous mettons en gras.
[37] José Felipe FLORES, [Memorial de Flores, 1813], Archivo General de Indias, Guatemala, 851. Requête intégralement transcrite dans Aznar López, p. 162-166. Nous mettons en gras.
[38] M. PADILLA, « Biografía del Dr. D. José Flores », p. 18.
[39] Francisco ASTURIAS, « José Felipe Flores », Historia de la medicina en Guatemala, Guatemala, Tipografía Nacional, 1902, p. 463-489, p. 489.
[40] C. MARTÍNEZ DURÁN, Las ciencias médicas en Guatemala, p. 308.
Résumé
Cet article entend donner à connaître les grands traits de la biographie du docteur José Felipe Flores (1751-1824) afin de démontrer à quel point il fut un homme de sciences aux multiples facettes. Pour ce faire, nous nous appuierons sur le récit de son voyage en Europe ainsi que sur des documents d’archive. Il s’agira également, à partir de ces documents, de mesurer l’impact de ses déplacements sur l’évolution de sa curiosité scientifique, ainsi que sur d’éventuels transferts de connaissances entre le Guatemala, l’Espagne péninsulaire et l’Europe de l’époque.
Resumen
Este artículo pretende dar a conocer los grandes hitos de la biografía del doctor José Felipe Flores (1751-1824) para demostrar hasta qué punto fue un hombre de ciencias polifacético. Para ello, basaremos nuestra reflexión en el estudio del diario de su viaje por Europa así como en otros documentos de archivo. Del mismo modo, a partir de estos documentos, se tratará de medir el impacto de los desplazamientos del médico en su curiosidad científica, así como en eventuales transferencias de conocimientos entre el Guatemala, la España peninsular y la Europa de la época.
Émilie CADEZ
Université de Toulouse Jean Jaurès, Centre d’Études Ibériques et Ibéro-Américaines (CEIIBA, EA7412)
AGUILAR PIÑAL, Francisco, Bibliografía de Autores Españoles del Siglo XVIII, Madrid, CSIC, 1995, tome VIII.
ASTURIAS, Francisco, « José Felipe Flores », Historia de la medicina en Guatemala, Guatemala, Tipografía Nacional, 1902, p. 463-489.
AZNAR LÓPEZ, José, El Doctor Don José de Flores. Una vida al servicio de la ciencia, Guatemala, Editorial Universitaria, 1960.
[Carrera y cargos universitarios de Flores. 29 de octubre de 1792], Archivo General de Indias, Guatemala, 579, Exp. 8, f. 99r.-100r.
[El Cabildo presenta los méritos de Flores. 19 de octubre de 1792], Archivo General de Indias, Guatemala, 579, Exp. 8, f. 1v.-13r.
Felice Fontana : l’aventure des cires anatomiques de Florence à Montpellier, Montpellier, DRAC Languedoc-Roussillon, 2010.
FLORES, José Felipe, Específico nuevo para la curación radical del horrible mal del cancro, y otros más frecuentes, Madrid, Por Doña María Razola, Calle de la Cruz, 1782.
—, [Solicitud de Flores para un viaje a España. 23 de noviembre de 1795], Archivo General de Indias, Guatemala, 649.
—, Viage descriptivo de N. que habla de Roma, y demas establecimientos de Italia, de Francia, París, España. Establecimiento y mejoras de la Fabrica de Cristales de la Granja. En forma de diario escrito originalmente por el mismo, Biblioteca Nacional de España, ms. 17730.
—, [Relación de la representación de Flores de 8 de abril de 1801. 18 de mayo de 1801], Archivo General de Indias, Guatemala, 649.
—, [Petición de Flores para que no paguen de su cuenta a sus sustitutos después de la muerte de Córdova. 20 de abril de 1807], Archivo General de Indias, Guatemala, 649.
—, [Flores pide permiso para residir en Cádiz. 2 de mayo de 1809], Archivo Histórico Nacional, Estado, 3082, Exp. 25, f. 44
—, [Memorial de Flores, 1813], Archivo General de Indias, Guatemala, 851.
GARCÍA-ROMERAL PÉREZ, Carlos, Diccionario de viajeros españoles. Desde la Edad Media a 1970, Madrid, Ollero & Ramos, 2004.
—, Diccionario bibibliográfico de viajeros por España y Portugal, Madrid, Ollero & Ramos, 2010.
Libro 31 de Defunciones (1819-1824), Archivo Histórico Diocesano de Madrid, ms.–2.1.002.3.031.
MARTÍNEZ DURÁN, Carlos, Las ciencias médicas en Guatemala. Origen y evolución, Guatemala, Tipografía Nacional, 1945.
PADILLA, Mariano, « Biografía del Dr. D. José Flores », Mensual de la Sociedad de Medicina de la República de Guatemala, 2, 1847, p. 14-18.
[Real permiso para el viaje de Flores a España. 10 de junio de 1796], Archivo General de Indias, Guatemala, 649.